Beschreibung:

FINISTÈRE. Jacques-Tanguy-Marie GUERMEUR (Quimper 1750-1798), conventionnel du Finistère. L.A.S., 3 pp. in-4. Quimper, « 25e jour du premier mois de l'an 2 de la République une et indivisible ». Très intéressante lettre sur la violente répression qu'il mène dans le département. Il a été retenu à Brest par Jean Bon Saint-André et Prieur. « Ils n'auront pas manqué de vous dire que je les ai mis à peu près sur la voye de l'infâme conspiration qui a fait rentrer notre flotte [] ». Il a dû faire 2 voyages à Landernau car son administration était « entravée dans sa marche par un comité de surveillance que les intrigants étoient parvenus à composer des hommes pour le moins suspects, elle étoit entravée par une société muscadine qui rivalisoit avec celle sans culottes ». Il a fait exécuter à Quimper divers mandats d'arrêt. « Les plus coupables cependant, l'infernal Abgrall et La Hubaudière y ont échappé pour quelque tems et j'ai de violens soupçons que cela est venu du bureau même de vos collègues qui, je vous dois la vérité, avoient pris pour adjoint à la commission, un certain Belval ci devant procureur général sindic, celui qui a le plus contribué à soulever Brest, l'âme damnée du traitre Kervelegan [] ». On vient de lui apprendre qu'on avait tenté de l'arrêter mais qu'il est en fuite « ce qui est malheureux car il est atteint et convaincu d'énormes dilapidations ». A Landernau, il a appris qu'on avait vu Kervelegan « chasser avec 2 autres dans la palue de Penmarch ». Aussitôt il prit des mesures pour envoyer 30 hommes à sa recherche. « Ce qui fut exécuté, ils souillèrent deux châteaux et ne trouvèrent rien ». Il poursuit sa traque infernale. « Dès que j'appris l'arrestation du scélérat Souchet, de Keroisien, de la femme Kervelegan et de quelques autres, je crus devoir revenir de suite à Quimper, parce qu'actuellement j'ai tous les moyens nécessaires pour poursuivre ces scélérats. Arrivé avant hier dans la nuit, je m'entourai du chef de légion, de Vaucel qui se comporte on ne peut mieux et de quelques autres ; je leur proposai de monter de suite à cheval et de se rendre à Plomeur où mon homme m'avoit donné des renseignements positifs ». Il réquisitionna encore les sans-culottes de Pont l'Abbé et raconte l'arrestation de « scélérats » chez le curé. « Tous ces scélérats voyent bien qu'il n'y a pas moyen de m'échapper actuellement ». Il donne la liste des prisonniers qui vont être transférés à Paris ; parmi eux l'évêque du Finistère Expilly qui sera guillotiné. « Je viens d'apprendre que Kervelegan, son frère, le traitre Abgrall et 4 autres qu'on dit députés sont dans Brieuc où ils cherchent à soulever les cultivateurs. 20 hommes et 4 gendarmes vont partir. Je les poursuivrai sans relâche et je vous réponds d'eux [] ».