Beschreibung:

Jules DUMONT D'URVILLE. L.A.S. à Louise de Croisilles. Rade de Toulon, à bord du Suffren, 5 octobre 1811. 3 pp. in-4. Adresse au dos. Déchirure au second feuillet à l'ouverture de la lettre emportant quelques mots. Longue lettre intime pleine d'amour pour sa cousine et évoquant ses souvenirs familiaux. « Je crois, ma jolie cousine, que tu aurais tort de te prétendre plus riche en souvenirs que moi. Il est une bonne raison pour cela : j'étais ton amant, il faut trancher le mot, et tu n'étais que mon amie : ainsi tout ce qui faisait une profonde impression sur mon coeur ne pouvait que te frapper légèrement : je te veux citer une particularité qui te fera juger du prix que j'attachais aux moindres choses qui me venaient de toi. Te souviens-tu que quelques moments avant de quitter St Rémy pour la dernière fois, nous descendîmes ensemble au jardin et que là tu choisis un bel oeillet rouge que tu plaças toi-même à ma boutonnière ; eh bien, mademoiselle, cet oeillet je le conservai trois jours, moi qui ne m'étais jamais soucié de garder une fleur seulement deux heures ; non content de cela, pour ne pas le perdre, je le retirai ensuite de mon habit et le ramenai religieusement dans cette jolie petite bourse que tu m'avais donnée deux ans auparavant []. Je suis toujours aussi content de mon vaisseau, de l'état-major, de mon service []. Nous continuons à sortir de temps à autre pour exercer nos équipages et nous montrer un instant aux Anglais [] ». On joint : [Jules Dumont d'Urville]. Le 8 mai 1842, satire sur la catastrophe du chemin de fer, suivie de notes inédites de la plus scrupuleuse exactitude par J.-F. Destigny (de Caen). Paris, Lavigne, 1842. Brochure in-8, 32 pp. (couverture abîmée). C'est au cours de cette première catastrophe ferroviaire de l'histoire qui fit 55 morts officiels (mais probablement beaucoup plus), que Dumont d'Urville perdit la vie, avec son épouse Adèle et leur fils Jules âgé de 14 ans.