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Auction archive: Lot number 59

Huysmans, Joris-Karl

Estimate
€3,000 - €4,000
ca. US$3,370 - US$4,494
Price realised:
€4,750
ca. US$5,336
Auction archive: Lot number 59

Huysmans, Joris-Karl

Estimate
€3,000 - €4,000
ca. US$3,370 - US$4,494
Price realised:
€4,750
ca. US$5,336
Beschreibung:

Huysmans, Joris-Karl 3 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À THÉODORE HANNON. [1877], 20 MARS 1878 ET 13 SEPTEMBRE 1882. 4 p. in-12 et 4 p. petit in-8 ou in-12 (de 160 x 100 à 103 x 100 mm). 2 enveloppes, avec timbre et marques postales. Lettres témoignant de l’ambivalence du caractère de Huysmans, entre humeur noire et causticité paillarde, datant de ses années de complicité avec Zola. En 1877, il autorise la publication dans l’Artiste (revue bruxelloise dirigée par Hannon) son texte sur la place de Bruxelles bien qu'il lui paraisse "artistement" peu désirable ("La Grande Place de Bruxelles" paru initialement dans La République des lettres du 23 octobre 1876, sera repris dans les Pages retrouvées). A la veille de la parution en libraire d'Une page d’amour de son ami et maître d’alors, Emile Zola Huysmans donne de ses nouvelles et de celles du monde littéraire et artistique. Il se décrit dans un état de spleen absurde, entre autres choses, provoqué par son galapiat d’éditeur qui le laisse "le bec dans l’eau". Avoir tenté quelques fortes paillardises n’a rien changé : "je n’en suis pas moins triste comme un bonnet de nuit ou comme la littérature contemporaine", et tout en espérant se secouer cette torpeur -- ce à quoi participe le succès de la Chrysalide (cercle d’art anti-conformiste dont Hannon faisait alors partie à Bruxelles) -- il préfèrerait que le bal organisé par Charpentier n’ait pas lieu : "ce sera le diable de faire l’assommoir et surtout de rester dans un salon après. Nous saurons probablement jeudi chez Zola, à quoi nous en tenir sur ce bal. Jeudi, nous devons faire des crêpes chez lui ! de l’assommoir quoi ! Nous serons forcés en sortant de nous faire cercler avec du cuivre pour ne pas éclater ou de nous faire téter la bonde pour nous soulager". Huysmans se moque ensuite de son vieil ami Léon Cladel et de ses poésies ouvrières, évoque la publication en volume du roman de Zola : "va falloir récurer ses cuivres et préparer son embouchure", celle de dessins de Renouard dans L’Illustration, de François Coppée, et enfin de ses propres espoirs d’intégrer Le Gaulois : "Je vais voir s’il y a plan de leur colloquer les Sœurs Vatard"… A l’automne 1882, après avoir passé des mois abominables -- entre guigne noire, problèmes de santé, ennuis de famille et de Ministère : "Je me suis blotti dans la mémerde de mon existence, avec un dégoût arrivé au degré suprême" -- il se réjouit à l’avance de la publication (sous pseudonyme) des Treize sonnets du doigt dedans (par M. La Braguette, Au Couvent des Puces Travailleuses, Domrémy-la-Pucelle (Vosges) [Henry Kistemaeckers, Bruxelles], 1882) : "j’y ai flairé quelques bonnes obscénités de votre cru […] Evohé ! ça me vaudra mieux que les antispasmodiques et les médications ravageuses de nerfs". Il se plaint de la morosité qui règne à Paris, autant dans le monde littéraire qu’en politique, fustigeant les échos de la situation internationale et les lapalissades qu’il lit dans Le Temps : "Zut et bran pour toutes ces contrées réunies. Tout ça, manque de femmes. J’en arrive à préférer un journal pornographe, à cette dégoûtante et solennelle feuille qui chante des alliances et se bourre d’indigestes dépêches". Il conclut sa lettre en donnant des nouvelles de leurs amis Céard, Hennique et Zola, ce dernier toujours à Médan "en train de travailler ses grands magasins" [le roman Au Bonheur des Dames]. Peintre et écrivain belge, contemporain et ami de Félicien Rops Théodore Hannon (1851-1916) publia des récits et des poèmes qui lui valurent l’estime de Huysmans, ce dernier lui consacrant quelques lignes élogieuses dans À rebours. Il fonda et dirigea l'hebdomadaire L’Artiste de 1876 à 1878.

Auction archive: Lot number 59
Auction:
Datum:
15 Oct 2015
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Huysmans, Joris-Karl 3 LETTRES AUTOGRAPHES SIGNÉES À THÉODORE HANNON. [1877], 20 MARS 1878 ET 13 SEPTEMBRE 1882. 4 p. in-12 et 4 p. petit in-8 ou in-12 (de 160 x 100 à 103 x 100 mm). 2 enveloppes, avec timbre et marques postales. Lettres témoignant de l’ambivalence du caractère de Huysmans, entre humeur noire et causticité paillarde, datant de ses années de complicité avec Zola. En 1877, il autorise la publication dans l’Artiste (revue bruxelloise dirigée par Hannon) son texte sur la place de Bruxelles bien qu'il lui paraisse "artistement" peu désirable ("La Grande Place de Bruxelles" paru initialement dans La République des lettres du 23 octobre 1876, sera repris dans les Pages retrouvées). A la veille de la parution en libraire d'Une page d’amour de son ami et maître d’alors, Emile Zola Huysmans donne de ses nouvelles et de celles du monde littéraire et artistique. Il se décrit dans un état de spleen absurde, entre autres choses, provoqué par son galapiat d’éditeur qui le laisse "le bec dans l’eau". Avoir tenté quelques fortes paillardises n’a rien changé : "je n’en suis pas moins triste comme un bonnet de nuit ou comme la littérature contemporaine", et tout en espérant se secouer cette torpeur -- ce à quoi participe le succès de la Chrysalide (cercle d’art anti-conformiste dont Hannon faisait alors partie à Bruxelles) -- il préfèrerait que le bal organisé par Charpentier n’ait pas lieu : "ce sera le diable de faire l’assommoir et surtout de rester dans un salon après. Nous saurons probablement jeudi chez Zola, à quoi nous en tenir sur ce bal. Jeudi, nous devons faire des crêpes chez lui ! de l’assommoir quoi ! Nous serons forcés en sortant de nous faire cercler avec du cuivre pour ne pas éclater ou de nous faire téter la bonde pour nous soulager". Huysmans se moque ensuite de son vieil ami Léon Cladel et de ses poésies ouvrières, évoque la publication en volume du roman de Zola : "va falloir récurer ses cuivres et préparer son embouchure", celle de dessins de Renouard dans L’Illustration, de François Coppée, et enfin de ses propres espoirs d’intégrer Le Gaulois : "Je vais voir s’il y a plan de leur colloquer les Sœurs Vatard"… A l’automne 1882, après avoir passé des mois abominables -- entre guigne noire, problèmes de santé, ennuis de famille et de Ministère : "Je me suis blotti dans la mémerde de mon existence, avec un dégoût arrivé au degré suprême" -- il se réjouit à l’avance de la publication (sous pseudonyme) des Treize sonnets du doigt dedans (par M. La Braguette, Au Couvent des Puces Travailleuses, Domrémy-la-Pucelle (Vosges) [Henry Kistemaeckers, Bruxelles], 1882) : "j’y ai flairé quelques bonnes obscénités de votre cru […] Evohé ! ça me vaudra mieux que les antispasmodiques et les médications ravageuses de nerfs". Il se plaint de la morosité qui règne à Paris, autant dans le monde littéraire qu’en politique, fustigeant les échos de la situation internationale et les lapalissades qu’il lit dans Le Temps : "Zut et bran pour toutes ces contrées réunies. Tout ça, manque de femmes. J’en arrive à préférer un journal pornographe, à cette dégoûtante et solennelle feuille qui chante des alliances et se bourre d’indigestes dépêches". Il conclut sa lettre en donnant des nouvelles de leurs amis Céard, Hennique et Zola, ce dernier toujours à Médan "en train de travailler ses grands magasins" [le roman Au Bonheur des Dames]. Peintre et écrivain belge, contemporain et ami de Félicien Rops Théodore Hannon (1851-1916) publia des récits et des poèmes qui lui valurent l’estime de Huysmans, ce dernier lui consacrant quelques lignes élogieuses dans À rebours. Il fonda et dirigea l'hebdomadaire L’Artiste de 1876 à 1878.

Auction archive: Lot number 59
Auction:
Datum:
15 Oct 2015
Auction house:
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