Beschreibung:

La tentation de saint Antoine Panneau de chêne, deux planches, non parqueté H_34 cm L_46,5 cm Provenance: Collection O. Traun, Hambourg, avant 1960; Chez P. de Boer, Amsterdam, en 1970. Bibliographie: G. Unverfehrt, Hieronymus Bosch die Rezeption seiner Kunst im frühen 16. Jahrhundert, Berlin, 1980, p. 283, n° 134, reproduit pl. 131 (Mandyn ou Huys); M.- R. de Vrij, Jan Mandyn Zwanenburg, 2006, n° 15, cité p. 36 et note 77 p. 45 (attribué à Jan Mandyn Pieter Huys et leur atelier). La vie de saint Antoine a été écrite par saint Athanase au IVème siècle puis popularisée par Jacques de Voragine au XIIIème siècle dans la Légende dorée. Saint Antoine abbé serait né au milieu du IIIème siècle. Il se retire ermite. Dans le désert il est assailli par des tentations diaboliques, harcelé par des monstres et tenté par des femmes dévêtues. Un autre épisode de sa vie est connu lorsqu'il rend visite à saint Paul, ermite lui aussi, et lorsqu'il l'enterre avec l'aide de deux lions. L'ordre hospitalier des moines de saint Antoine ou Antonites, est spécialisé dans le traitement des maladies contagieuses: le mal des ardents, la peste, la gale, le prurit, les démangeaisons et toutes les maladies de la peau. Pour entretenir leurs commanderies et leurs hôpitaux, les Antonins ont recours à l'élevage des cochons. Ces derniers, laissés libres dans les rues des villages, portent une clochette qui tinte à leur cou. Le cochon devient l'attribut populaire de saint Antoine. Il est représenté ici sous la forme d'un homme barbu vêtu de la robe de bure à capuchon des moines de son Ordre, un sac en peau de bête accroché à sa taille, à ses pieds, son bâton en forme de tau qui lui sert de crosse abbatiale et le cochon, son inséparable compagnon. Il présente un livre ouvert, peut être le Livre de la règle des Antonites. Ici deux tentations coexistent: les tribulations diaboliques et les tentations charnelles. Saint Antoine lutte contre les innombrables démons jusqu'à ce qu'une lumière merveilleuse les mette en fuite. Dans le fond du tableau, devant l'énorme oeuf blanc, symbole diabolique de la cabane de l'ermite, saint Antoine est assailli à terre par les démons à têtes d'animaux qui le frappent à coups de hache et déchirent ses vêtements. L'autre sollicitation est la tentation de la chair. Une jeune femme debout, dévêtue devant une vieille entremetteuse tenant un fuseau, lui offre, comme la figure apocalyptique de la prostituée de Babylone, l'encensoir de la luxure. La luxure est un des sept péchés capitaux qui inflige au solitaire la plus dure épreuve. L'iconographie est clairement issue de l'imaginaire de Jérôme Bosch. Les tentations de saint Antoine évoquent clairement le Christ tenté par le diable dans le désert avant l'entrée glorieuse à Jérusalem qui le mènera vers sa Pâques. Deux thèmes sont récurrents dans l'oeuvre de Jan Mandyn la tentation de saint Antoine et la tentation de saint Christophe. Il est actuellement très compliqué de séparer la main de Jan Mandyn de celle de Pieter Huys les deux grands épigones de Jérôme Bosch et de déterminer la participation de leur atelier dans leurs tableaux. Il semble que les deux peintres ont travaillé ensemble et ont dirigé le même atelier. Marc Rudolf de Vrij discute maintenant l'attribution du tableau du musée de Haarlem, la seule Tentation de saint Antoine signée de Jan Mandyn En rapprochant notre oeuvre des versions de Bruxelles, du Louvre, de Londres et de Vienne, il souligne et valorise la liberté de l'artiste dans l'interprétation iconographique surtout dans le regard du saint vers la femme dénudée. Nous mesurons cette liberté en comparant notre oeuvre avec celle (Panneau, 40,5 x 53,5 cm) qui figurait à la vente Christie's à Londres le 27 mars 1972 (n° 75, reproduit) et qui représente saint Antoine, le livre ouvert à l'endroit, un chapelet dans sa main gauche, refusant les tentations de la jeune femme.