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Auction archive: Lot number 143

Leduc, Violette

Livres et Manuscrits
7 Dec 2020 - 15 Dec 2020
Estimate
€40,000 - €60,000
ca. US$48,593 - US$72,890
Price realised:
€50,400
ca. US$61,228
Auction archive: Lot number 143

Leduc, Violette

Livres et Manuscrits
7 Dec 2020 - 15 Dec 2020
Estimate
€40,000 - €60,000
ca. US$48,593 - US$72,890
Price realised:
€50,400
ca. US$61,228
Beschreibung:

Leduc, Violette La Bâtarde. [Mars 1958-février 1964.] Important manuscrit autographe de premier jet, complet. 23 cahiers manuscrits in-8 (227 x 173 mm), soit environ 2048 pages (sur environ 4114 feuillets), avec de nombreuses pages portant quelques corrections ou paragraphes ajoutés. Les cahiers sont numérotés de 1 à 15, avec 2 cahiers portant les numéros 1, 6, 11, 12, 13, 14 et 15, et un cahier au numéro illisible (3, barré). Quelques béquets et pages contrecollés.Bon état, couverture du cahier 7 découpée. Extraordinaire manuscrit de premier jet du roman le plus célèbre de Violette Leduc.Il comporte plusieurs passages inédits, de très nombreuses ratures et corrections : sur plus de 2000 pages, le manuscrit permet de lire la genèse du roman, depuis ses premiers brouillons jusqu’à un état proche du texte publié.Deux de ces cahiers sont dédiés à Simone de Beauvoir. Genèse du roman. En 1958, sur les conseils de Simone de Beauvoir, Violette Leduc entreprend la rédaction de ce qui deviendra, après cinq ans de travail, La Bâtarde. Elle puise son inspiration dans sa bâtardise, cette "plaie" qui constitue le noyau amer de son œuvre vertigineuse et haletante. Il ne s’agit pas, comme dans L’Asphyxie, d’évoquer l’enfance à travers la voix d’une petite fille : c’est à présent le regard d’une adulte sur son passé, distance qui lui permet de se réconcilier avec sa mère. Violette Leduc décide de mener son récit jusqu’en 1944, afin d’évoquer son séjour en Normandie avec l’écrivain Maurice Sachs, dont elle fut éperdument éprise et qui, le premier, l’incitera à "entrer en littérature". Son projet autobiographique de longue haleine — comme en témoigne notamment le nombre de cahiers manuscrits — la déconcerte tout d’abord : ayant, dans ses précédents livres, presque toujours mentionné très fidèlement les événements vécus, elle s’est demandé comment mettre en scène son personnage tout en demeurant authentique. La critique a montré qu’elle a choisi, dans ce récit qui se veut pourtant autobiographique, cette fois de transposer les faits, changeant noms, lieux et circonstances— voir par exemple la comparaison entre le déroulé d’un épisode central (celui de l’agression) du présent manuscrit avec celui qui sera retenu pour la publication : elle remodèle la réalité pour obtenir davantage de dramaturgie et ainsi souligner davantage la douleur de la narratrice. Une autobiographie impudique et scandaleuse d’une femme, bâtarde, laide et homosexuelle. La Bâtarde, lancée par une longue et dithyrambique préface de Simone de Beauvoir, fit scandale. "Une femme descend au plus secret de soi et elle se raconte avec une sincérité intrépide, comme s’il n’y avait personne pour l’écouter", écrit Beauvoir. Femme, bâtarde, homosexuelle, l’auteur analyse surtout sa condition de marginale. D’une nature timide et pudique, Violette Leduc perd toute réserve face à la page blanche : elle aborde sans fards des sujets restés tabous : "Quand j’ai lu Colette, j’ai aimé sa langue très savante, sa puissance d’évocation mais je la trouvais bien timide du point de vue érotique. Je me disais, bien avant de commencer d’écrire : "Si je réussissais à écrire, j’aimerais en dire plus qu’elle." Parce que les femmes n’arrivent pas à se libérer de l’érotisme, même celles qui écrivent. Il n’y a pas une femme Henry Miller pas une femme Jean Genet. Je souhaite être un exemple dans l’avenir pour des jeunes filles qui écriront et qui voudront peut-être et pourront aller plus loin que moi." Violette Leduc se met à nu : si elle décrit sans en rien dissimuler son homosexualité et sa vie sexuelle, elle évoque aussi sa laideur, confesse sans détour son égocentriste, son avarice, ses rancœurs, un vol dans un grand magasin ou ses activités de marché noir pendant la guerre, soit toutes ces "petitesses que d’habitude on déguise avec soin", au contraire de la plupart des écrivains qui, "quand ils confessent de mauvais sentiments, en ôtent les épines par leur franchise même" (Simone de Beauvoir). Admirative

Auction archive: Lot number 143
Auction:
Datum:
7 Dec 2020 - 15 Dec 2020
Auction house:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Leduc, Violette La Bâtarde. [Mars 1958-février 1964.] Important manuscrit autographe de premier jet, complet. 23 cahiers manuscrits in-8 (227 x 173 mm), soit environ 2048 pages (sur environ 4114 feuillets), avec de nombreuses pages portant quelques corrections ou paragraphes ajoutés. Les cahiers sont numérotés de 1 à 15, avec 2 cahiers portant les numéros 1, 6, 11, 12, 13, 14 et 15, et un cahier au numéro illisible (3, barré). Quelques béquets et pages contrecollés.Bon état, couverture du cahier 7 découpée. Extraordinaire manuscrit de premier jet du roman le plus célèbre de Violette Leduc.Il comporte plusieurs passages inédits, de très nombreuses ratures et corrections : sur plus de 2000 pages, le manuscrit permet de lire la genèse du roman, depuis ses premiers brouillons jusqu’à un état proche du texte publié.Deux de ces cahiers sont dédiés à Simone de Beauvoir. Genèse du roman. En 1958, sur les conseils de Simone de Beauvoir, Violette Leduc entreprend la rédaction de ce qui deviendra, après cinq ans de travail, La Bâtarde. Elle puise son inspiration dans sa bâtardise, cette "plaie" qui constitue le noyau amer de son œuvre vertigineuse et haletante. Il ne s’agit pas, comme dans L’Asphyxie, d’évoquer l’enfance à travers la voix d’une petite fille : c’est à présent le regard d’une adulte sur son passé, distance qui lui permet de se réconcilier avec sa mère. Violette Leduc décide de mener son récit jusqu’en 1944, afin d’évoquer son séjour en Normandie avec l’écrivain Maurice Sachs, dont elle fut éperdument éprise et qui, le premier, l’incitera à "entrer en littérature". Son projet autobiographique de longue haleine — comme en témoigne notamment le nombre de cahiers manuscrits — la déconcerte tout d’abord : ayant, dans ses précédents livres, presque toujours mentionné très fidèlement les événements vécus, elle s’est demandé comment mettre en scène son personnage tout en demeurant authentique. La critique a montré qu’elle a choisi, dans ce récit qui se veut pourtant autobiographique, cette fois de transposer les faits, changeant noms, lieux et circonstances— voir par exemple la comparaison entre le déroulé d’un épisode central (celui de l’agression) du présent manuscrit avec celui qui sera retenu pour la publication : elle remodèle la réalité pour obtenir davantage de dramaturgie et ainsi souligner davantage la douleur de la narratrice. Une autobiographie impudique et scandaleuse d’une femme, bâtarde, laide et homosexuelle. La Bâtarde, lancée par une longue et dithyrambique préface de Simone de Beauvoir, fit scandale. "Une femme descend au plus secret de soi et elle se raconte avec une sincérité intrépide, comme s’il n’y avait personne pour l’écouter", écrit Beauvoir. Femme, bâtarde, homosexuelle, l’auteur analyse surtout sa condition de marginale. D’une nature timide et pudique, Violette Leduc perd toute réserve face à la page blanche : elle aborde sans fards des sujets restés tabous : "Quand j’ai lu Colette, j’ai aimé sa langue très savante, sa puissance d’évocation mais je la trouvais bien timide du point de vue érotique. Je me disais, bien avant de commencer d’écrire : "Si je réussissais à écrire, j’aimerais en dire plus qu’elle." Parce que les femmes n’arrivent pas à se libérer de l’érotisme, même celles qui écrivent. Il n’y a pas une femme Henry Miller pas une femme Jean Genet. Je souhaite être un exemple dans l’avenir pour des jeunes filles qui écriront et qui voudront peut-être et pourront aller plus loin que moi." Violette Leduc se met à nu : si elle décrit sans en rien dissimuler son homosexualité et sa vie sexuelle, elle évoque aussi sa laideur, confesse sans détour son égocentriste, son avarice, ses rancœurs, un vol dans un grand magasin ou ses activités de marché noir pendant la guerre, soit toutes ces "petitesses que d’habitude on déguise avec soin", au contraire de la plupart des écrivains qui, "quand ils confessent de mauvais sentiments, en ôtent les épines par leur franchise même" (Simone de Beauvoir). Admirative

Auction archive: Lot number 143
Auction:
Datum:
7 Dec 2020 - 15 Dec 2020
Auction house:
Sotheby's
Paris
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