Beschreibung:

LOUIS XVIII (Louis Stanislas Xavier de Bourbon, comte de Provence, futur). Lettre autographe signée « Louis » au comte de Modène. Blankenburg [en Saxe, dans la principauté de Brunswick-Wolfenbüttel], 7 novembre 1797. 3/4 p. in-4, adresse au dos avec cachet armorié de cire rouge bien conservé. LETTRE D’EXIL de ce roi qui sut demeurer inébranlable dans l’adversité et les humiliations tout au long de la période révolutionnaire et impériale. « J’ai reçu votre lettre... et d’Avaray [Antoine Louis François de Béziade d’Avaray, qui avait aidé le futur Louis XVIII à fuir la France en 1791, et que celui-ci ferait duc en 1799] m’a fait voir celle de votre fils , des deux choses que vous demandez, l’une est aisée et je la ferai avec plaisir à la première occasion, c’est de recommander vos enfants à l’empereur de Russie [Charles-Louis-François-Gabriel de Raimond entrerait en effet au service de Russie, puis regagnerait la France en 1801 et servirait sous la Restauration dans la Garde royale].Je ferois l’autre avec le même plaisir, mais elle auroit beaucoup d’inconvéniens , je ne puis m’établir généalogiste de France, et si d’après votre exemple on venait me demander de pareilles déclarations, il faudroit ou les refuser, ou les accorder, ce qui m’exposeroit à sanctionner des usurpations, ou à faire des injustices, car je ne pourrois juger qu’à l’aveuglette. Cette raison m’a déterminé à n’accorder ces fortes déclarations à personne, une mesure générale ne peut blesser les individus et quoique je pusse en conscience attester votre naissance, puisque vos preuves ont passé sous mes yeux au chapitre de l’Ordre de St-Lazare, je ne veux pas donner un exemple dangereux, ainsi n’en parlons plus, je vous prie. D’Avaray vous expliquera comme quoi je vous satisferai, autant que qu’il dépend de moi, et comme quoi vous pourrez en tirer parti. Adieu, mon cher Modène, vous connoissez mon amitié pour vous... » AMI INTIME DU FUTUR LOUIS XVIII, FRANÇOIS-CHARLES-DE RAIMOND, COMTE DE MODÈNE (1734-1799), d’une famille de très ancienne noblesse provençale, servit d’abord comme ambassadeur de France en Allemagne et en Suède, avant de devenir gentilhomme d’honneur de Monsieur, futur Louis XVIII, dont il devint un intime. À la Révolution, il quitta la France avec celui-ci, mais ne put le suivre en raison d’une santé chancelante, et il se fixa à Bayreuth.