Beschreibung:

MONTAIGNE (Michel de). La Théologie naturelle de Raymond Sebon, nouvellement traduite en françois par messire Michel, seigneur de Montaigne, Chevalier de l'ordre du Roy, & gentilhomme de sa chambre. Paris, Gourbin, 1581. In-8, veau fauve, double filet doré en encadrement, larges armoiries dorées au centre des plats, chiffre couronné aux angles, dos lisse orné de quadruples filets, alternés avec un chiffre couronné répété, tranches dorées. (Reliure de l'époque). Seconde édition, après l'édition originale de 1569 parue chez le même éditeur. L'ouvrage est dédié à Monseigneur de Montaigne, père de l'auteur. On sait que Montaigne avait traduit Sebond pour accomplir un vœu de celui-ci, en donnant ainsi au texte (déjà traduit en 1565) un accoustrement à la françoise . Montaigne accordait une grande importance à ce Livre des créatures : alors même qu'il publiait la première version des Essais, il préparait la présente réédition du Sebond avec des «soins diligents», et le commentera dans l'Apologie de Raymond Sebon (chapitre 12 du livre II des Essais). L'œuvre de Raymond Sebond eut une influence décisive sur Montaigne, en lui faisant entrevoir la possibilité d'un naturalisme chrétien, dans lequel l'homme connaît les choses par l'expérience «et principalement par l'expérience de tout à l'intérieur de soi-même». CETTE THÉOLOGIE EST DONC UNE DES CLEFS ESSENTIELLES DES ESSAIS. Exemplaire finement réglé, en fin d'ouvrage un petit monogramme ancien. EXCEPTIONNEL ET TRÈS DÉSIRABLE EXEMPLAIRE AUX ARMES DE LOUISE DE LORRAINE (1553-1601), REINE DE FRANCE en 1575. On y trouve son chiffre couronné, composé de deux lambdas tête-bêche sur un H, connu comme l'un de ceux de son époux le roi Henri III de France (1551-1589), et signifiant Henri Louise Lorraine. On retrouve cette marque sur certaines de ses reliures et jusque sur les emblèmes de l'Ordre du Saint-Esprit qu'il avait fondé. S'il est tout à fait extraordinaire de rencontrer un texte de cette importance aux armes d'une reine, cela est d'autant plus vrai s'agissant de Louise de Lorraine, dont les livres, nous dit Quentin-Beauchart, qu'il eût été si intéressant de connaître, ont malheureusement disparu presque en totalité. Il cite dans les Femmes bibliophiles (I, p. 169), six volumes seulement apparus dans les ventes au XIXe siècle. L'histoire retentit encore des scandales de Henri III ; la figure de la reine, égarée au milieu de cette cour des Valois, la plus élégante mais la plus dépravée d'Europe, fut l'exemple de toutes les vertus. Le prince Galitzin a publié en 1856 l'inventaire après décès des biens de la reine à Chenonceaux. Inventaire des meubles, bijoux et livres étant à Chenonceaux le 8 janvier 1603. Parmi ces livres la plupart couverts en maroquin, dont quelques uns portaient tantôt «un semé de fleurs de lys», tantôt «les armes de la deffuncte Royne» figurent nombre d'ouvrages de piété. N'y figure pas notre volume, qui y aurait eût sa place toute désignée, non plus que les volumes cités par Quentin-Beauchart. PRÉCIEUX VOLUME DONT ON CHERCHERAIT VAINEMENT L'ÉQUIVALENT. On trouve sur la page de titre deux devises manuscrites Prudentia et Simplicitate et Certus in Incertis 1592 . La première se trouve chez Calvin dans ses Commentaires sur le Nouveau Testament, et la seconde chez Pline. Reliure frottée et tachée, coiffes manquantes, charnières fendues, légères rousseurs, deux pages déchirées sans perte.