Beschreibung:

PORTRAIT DE MICHEL-ROBERT-LE PELETIER DES FORTS CONTROLEUR GENERAL DES FINANCES DU ROI LOUIS XV circa 1727 figuré assis dans un fauteuil, le visage tourné de trois quarts vers la droite, tenant une lettre sur laquelle subsistent les traces d'inscription «au Roy», mon­trant qu'il tenait ses décisions directement du roi. Huile sur toile. Ht. 148 cm; L. 114 cm Cadre en bois doré à décor de guirlandes de fleurs dans les angles Inscription de fausse identité rapportée au XIXe siècle, en bas à droite sur la toile C'est en 1727 que Michel-Robert-Le Peletier des Forts (1675-1740), comte de Saint-Fargeau, sollicita le célèbre portraitiste, Hyacinthe Rigaud pour un portrait de grand format toujours conservé dans la descendance du modèle, «entièrement original», daté et signé, comme le confirme les archives familiales. La version que nous présentons aujourd'hui témoigne du succès d'une part de ce portrait, qui plut visiblement au commanditaire et à son entourage pour que plusieurs versions aient été commandées à Rigaud, d'autre part de la quintessence de l'art du portrait au XVIIIe siècle en tant qu'oeuvre de création. Le Peletier des Forts est figuré en tant que contrôleur général des finances, fonction à laquelle il fut nommé en 1726 et que commémore le présent portrait. L'intendant est représenté dans un décor aux éléments récurrents utilisés par Hyacinthe Rigaud dans les années 1720-1730: un fauteuil à accoudoirs ornés d'acanthes que l'on retrouve dans certains portraits emblématiques du maître, à savoir: celui de Samuel Bernard (Versailles, musée National du château), d'Antoine Pâris (Londres, National Galerie), du cardinal de Saint-Albon (Los Angeles, Getty museum) mais aussi de Philibert Orry (Versailles, musée national du château). On retrouve également l'encrier, avec ou sans la sonnette, sur plusieurs portraits de Rigaud, à savoir: celui de Vintimille du Luc, archevêque de Paris (Rochester, memorial art Galery) et du cardinal Fleury (Londres, Goodwood House). Comme d'ordinaire dans le cas d'un portrait dont l'artiste doit exécuter plusieurs versions sur commandes, ce dernier peint entièrement le premier portrait original puis, pour les versions suivantes, il pose les traits essentiels du portrait, ses apprentis, spécialistes aguerris à la manière du maître, poursuivent le travail jusqu'à ce que le maître reprenne la main et ajoute les dernières retouches au visage, traité avec une finesse et une rigueur qui en font l'élément fort du tableau, tant il capte l'oeil du spectateur. Enfin l'artiste porte ses dernières retouches sur les drapés (rideau et vêture) dont la fidélité d'exécution montre que le maître a oeuvré aux finitions de ce portrait, comme pour maintenir le haut degré d'exécution d'une oeuvre sortant de son atelier. Nous remercions Monsieur Stéphane Perreau, spécialiste de Hyacinthe Rigaud (1659-1743), auteur d'une monographie et du Catalogue concis de l'oeuvre de Hyacinthe Rigaud (publication mai 2013) pour sa participation dans l'étude de ce tableau