Beschreibung:

Robe de la Reine de Perse, vers 1913-1914, combinaison pantalon, le haut à bretelles en gaze de soie chair garni devant d'un panneau de dentelle métallique argent à décor floral. Saroual attenant en panne de velours fuchsia resserré au mollet par des bandes de lamé argent brodé de perles d'imitation. Manteau à traîne sans manches, en lamé argent bordé de perles; boucles de ceinture simulées par deux motifs de palmes cachemire brodés. Tiare en lamé or et satin vert richement orné, garnie d'ailettes en résille argent brodée, de perles et sommée d'un panache de plume d'autruche (accroc sur le corsage, fils tirés au lamé, manques à la broderie). Cordon de taille griffé, au dos bolduc avec inscriptions manuscrites 45.278-Mlle Barachin/ Germaine-robe de la Reine de Perse. Il pourrait s'agir d'un costume créé à l'occasion d'une des grandes fêtes costumées de P. Poiret, peut-être pour la Fête des Rois organisée le 10 Janvier 1914 par celui-ci avec l'aide de R. Dufy; à cette occasion D. Poiret est habillée en reine de Saba. Organisateur de bals costumés mémorables où se pressait la meilleure société parisienne de la Belle-époque, Paul Poiret habillait certains de ses invités. Ainsi, à propos de la fête costumée de la Mille et deuxième nuit Paul Poiret écrit: «La maison était fermée par des tapisseries, de telle sorte que les regards de la rue ne pouvaient y pénétrer. On était reçu comme dans un théâtre par une escouade de vieux Messieurs en habit, contrôleurs qui ne plaisantaient pas et épluchaient soigneusement les invités. «Pardon, Monsieur, vous êtes en habit. C'est une fête costumée, vous ne pouvez pas être reçu. - Mais, Monsieur, mon habit est recouvert d'un manteau chinois authentique. - Monsieur, nous ne sommes pas en Chine, nous sommes en Perse, et votre costume n'a rien à faire dans ce cadre. Je ne peux donc pas vous laisser entrer à moins que vous ne changiez de costume. - A cette heure-ci, c'est impossible. - Pardon, Monsieur, si vous voulez monter au premier étage, on peut vous improviser avec des documents authentiques, un costume persan, qui vous fera honneur et qui ne déparera pas l'ensemble de la fête.» (Je connaissais la négligence de quelques-uns de mes habitués, et j'avais prévu ce cas.) Quelques-uns refusèrent de se costumer à mon gout et se retirèrent et d'autres, mieux avisés, acceptèrent le costume que je leur imposais. P. Poiret, En habillant l'époque, Grasset, Paris, 1930, p.171-172.