Beschreibung:

FRANÇOIS D'ORLEANS (prince de Joinville, 1818-1900). L.A.S. "Fr. d'Orléans", Chantilly, 27 juin 1872, 4 pp. : "Commandant, votre brochure sur la théorie des navires (?) est très intéressante. C'est une œuvre d'observation très judicieuse dont vous déduisez, à merveille, les résultats pratiques. Je suis convaincu que l'essai que vous proposiez de faire sur la Sybille* aurait amené dans notre marine militaire amélioration et économie et que notre marine marchande aurait pu trouver là une primeur/preuve(?) de progrès dont elle aurait pu tirer avantage. (…) Il a fallu jadis, outre toute l'influence dont je disposais, tomber(?) sur l'Intérieur au Ministère de la Marine de M. Guizot dont l'esprit éclairé était au-dessus des influences de la (?) pour obtenir la mise en chantier du Napoléon**. Aujourd'hui c'est autre chose. Tout le monde veut le service obligatoire mais chacun veut une exception pour les siens. (…)" S'ensuivent plusieurs réflexions dépitées sur l'Etat social et politique de la France. *La Sibylle : frégate à voile de 2e classe, mise en service en 1851, et rayée en 1881. **Le Napoléon : premier navire de guerre au monde à disposer de la propulsion à hélice (construit à partir de 1848, lancé en 1850, armé en 1852 et retiré en 1876). François d'Orléans est le 3e fils et 7e enfant de Louis-Philippe et Marie-Amélie ; il fit une longue carrière dans la marine (de 1831 à la loi d'exil de 1886 environ) à travers de nombreuses missions (Afrique du Nord, Afrique Noire, Brésil, Antilles, Etats-Unis, Mexique etc.). En 1839, il prit le commandement de la frégate la Belle-Poule avec laquelle il effectua plusieurs expéditions importantes dont le retour des cendres de Napoléon. Contraint par la révolution de 1848 à l'exil, il s'engagea avec ses neveux dans la Guerre de Sécession américaine aux côtés des Nordistes (et devient à ce titre le héros d'un album des Tuniques Bleues !). Il revint en France lors de la Guerre de 1870 (à laquelle il participa clandestinement) et fut élu député de Seine-et-Marne en 1871. On lui doit, pour l'anecdote, le surnom du Mont-de-Piété : joueur invétéré, il aurait laissé une montre en gage d'une dette de jeu et aurait prétendu, pour sauver la face, l'avoir oublié chez "sa tante"