Beschreibung:

MOLIÈRE. Les Œuvres. Paris, Denys Thierry et Claude Barbin, 1674-1675. 7 volumes in-12, veau fauve moucheté, armoiries dorées au centre, dos orné, roulette sur les coupes, tranches mouchetées (Reliure de l'époque). Première édition collective reconnue, revue et corrigée par l'auteur. Publiée peu de temps après la mort de Molière, cette édition fut imprimée en vertu du privilège général obtenu par l’auteur en 1671, afin de défendre ses intérêts contre les libraires qui publiaient ses pièces sans son consentement, en donnant notamment en 1666 une première édition collective non autorisée. Ce privilège royal, établit en effet que dans les « reimpressions il s’est fait quantité de fautes qui blessent la reputation de l’Autheur ; ce qui l’a obligé de revoir & corriger tous ses Ouvrages pour les donner au public dans leur dernière perfection. » Elle contient toutes les pièces de l'auteur imprimées de son vivant, au nombre de vingt-quatre, et un poème, La Gloire du Val-de-Grâce.Le septième volume renferme l'édition originale du Malade imaginaire, suivie de L'Ombre de Molière de Brécourt. Particulièrement précieuse du fait de l'authenticité de son texte, cette édition est par ailleurs très rare, une partie des exemplaires ayant été détruits lors de l’incendie du collège de Montaigu en mars 1675. Elle constitue pour ces raisons l'une des pièces maîtresses des collections moliéresques. Rarissime exemplaire en reliure d'époque aux armes d'un contemporain de Molière, François Brunet de Montforan. François Brunet (1646-1696), seigneur de Montforan fut Président de la Chambre des Comptes de Paris en 1691. Il était également chef du Conseil de Monsieur le duc d'Orléans, frère unique du roi, qui fut le premier protecteur de Molière. « Grand bibliophile » d'après Olivier, François Brunet est présenté par Guigard comme « un amateur dans la plus large et la plus généreuse acception du mot ». Son ex-libris manuscrit figure en haut du titre de chaque volume. La majeure partie de la fortune des Brunet fut transmise à Charles du Tillet, marquis de Villarceaux (1687-1744). Cédé à Antoine-Michel Rousselle en 1829, le domaine de Villarceaux et son mobilier se transmirent jusqu'à la fin du XXe siècle à sa descendance, dont notre ouvrage provient directement. Des inventaires établis en 1786 (AD95 : 5NUM6 9-10), puis en 1946 par Madame Vidal-Mégret, attestent de la présence de cet exemplaire dans la bibliothèque du château. De toute rareté dans cette très désirable condition, les reliures anciennes recouvrant l'édition ayant généralement été renouvelées au XIXe siècle, notre exemplaire est bien complet de tous les feuillets blancs requis dans la pagination. Sa reliure, strictement d'époque, a été réalisée en deux fois et présente des fers légèrement différents au dos des tomes I, III et VII. Des coiffes découvertes et coins frottés ; angle supérieur de 6 ff. rongé à la fin du tome IV sans atteinte au texte ; quelques rousseurs sans gravité et des cahiers légèrement brunis, comme souvent. Guibert, II, 579-592 – Lacroix, n°269 – Tchemerzine, IV, 824 – Le Petit, 323-325 – Picot : Cat. Rothschild, II, n°1176 – Claudin : Cat. Rochebilière, n°365 – Diesbach-Soultrait : Cat. Bonna XVIIe siècle, II, n°199 – Berès : Cat. Dix-septième siècle, 1977, n°325.