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Auction archive: Lot number 54

Ɵ Exceptionnelle statue d'ancêtre Bembé

Estimate
€700,000 - €1,000,000
ca. US$864,626 - US$1,235,180
Price realised:
€683,500
ca. US$844,246
Auction archive: Lot number 54

Ɵ Exceptionnelle statue d'ancêtre Bembé

Estimate
€700,000 - €1,000,000
ca. US$864,626 - US$1,235,180
Price realised:
€683,500
ca. US$844,246
Beschreibung:

Ɵ Exceptionnelle statue d'ancêtre Bembé, République Démocratique du Congo Bois à patine brune épaisse et laquée, pigments H. 47 cm Exceptional Bembe ancestor figure, Democratic Republic of the Congo H. 18.50 in Provenance: -Ancienne collection P. & L. Muller, Bruxelles - Ancienne collection Schindler, New-York - Collection privée Publication: - Masks and Sculptures from the collection of Gustave and Franyo Schindler , The Museum of Primitive Art, New York, 1966 - Arts Premiers d’Afrique Noire , Crédit Commercial de Belgique, Bruxelles, 1977, p.116, N° 116, introduction de Philippe Guimiot - Primitivism in XX century , Museum of Modern Art, New York, 1984 Exposition : - Studio 44 , Bruxelles, 5 Mars au 17 Avril 1977 Voici une splendide figure bembé qui concentre en elle seule plusieurs des signes et symboles distinctifs, certains fort singuliers, qui caractérisent la statuaire funéraire bembé, un corpus iconographique dont les clés ne nous furent dévoilées que tout récemment, par la publication en 2016 de l'ouvrage du Professeur Pol-Pierre Gossiaux.1 Selon tous les interlocuteurs bembé de l'auteur, cette oeuvre est sortie de l'atelier des maîtres Be'ekesi, une famille du clan des Basonbo, dont le territoire se situait à la frontière entre le secteur du Lùlenge et celui du Nganja. (cf. carte ci-dessous). Les maitres Be'ekisi, il est important de le souligner, travaillaient aussi bien pour des commanditaires bembé que bùyu. Les sculpteurs bembé et bùyu, comme le remarque Bernard de Grunne, sont réputés traiter l'anatomie en plans géométriques 2 . Mais le génie des maîtres Be'ekesi fut de combiner harmonieusement courbes et angles, conférant ainsi à la fois douceur et puissance à leurs oeuvres. Les fesses bien séparées font harmonieusement écho aux deux omoplates, la douceur du galbe fessier et des hanches contrastant avec le haut du dos taillé en angles, des épaules qui projetées en avant, donnent l'illusion de se fondre dans les bras. Le volume du visage, comme dans l'ensemble de la statuaire bùyu et bembé, revêt la forme d'une pyramide rhomboédrique très évasée, dont le sommet se situe entre les deux yeux, à la naissance du nez. Mais c'est de face que se révèle l'extraordinaire équilibre des traits de cette aïeule: l'angle évasé que dessine le contour de la «barbe» répond subtilement à celui, inversé et plus étroit, des ailes du nez, la bouche incarnant le centre vital vers lequel converge et s'extériorise toute l'énergie du personnage. Pour comprendre comment est né l'art qui engendra cette effigie et en saisir toute la signification, il faut remonter le cours du temps jusqu'à l'époque lointaine et mouvementée qui précéda la colonisation. Entre la fin du 17e siècle et le milieu du 18e siècle, selon les régions, les Bembé ont, au contact des Bùyu et des Zoba, adopté la statuaire funéraire, un art qu'ils ignoraient auparavant. Voici comment et surtout pourquoi. La région où vivent les Bembé, entourés des Lega au nord-ouest, des Bùyu à l'ouest, des Holo-Holo au nord et de quelques groupes zoba et sanze à l'est, fut dès la fin du 17e siècle le théâtre d'incessants déplacements de populations causés par des guerres de frontière avec leurs voisins lega et bùyu, puis plus tard par les razzias et invasions arabes, l'armée de l'Etat Indépendant du Congo et la révolte dite des Batetela; les bouleversements socio-économiques et politiques amenés par la colonisation belge achèveront de transformer l'Ubembe en un vaste melting-pot ethnoculturel. Dès la fin du 17e siècle, la pression démographique et territoriale qui résulta des luttes incessantes pour la terre, fit que les différents groupe familiaux bembé, bùyu ou zoba, se virent contraints de revendiquer leurs territoires «en vertu du droit du premier occupant» ou «du premier à avoir mis la terre en valeur» 3 . Or, à ce jeu de légitimation territoriale et de lutte pour l'appropriation des terres, l'art funéraire des groupes bùyu et zoba, hérité d'un lointain passé partagé avec les Luba

Auction archive: Lot number 54
Auction:
Datum:
21 Mar 2018
Auction house:
Giquello
5 rue La Boétie
75008 Paris
France
info@betg.fr
+33 (0)1 47427801
+33 (0)1 47428755
Beschreibung:

Ɵ Exceptionnelle statue d'ancêtre Bembé, République Démocratique du Congo Bois à patine brune épaisse et laquée, pigments H. 47 cm Exceptional Bembe ancestor figure, Democratic Republic of the Congo H. 18.50 in Provenance: -Ancienne collection P. & L. Muller, Bruxelles - Ancienne collection Schindler, New-York - Collection privée Publication: - Masks and Sculptures from the collection of Gustave and Franyo Schindler , The Museum of Primitive Art, New York, 1966 - Arts Premiers d’Afrique Noire , Crédit Commercial de Belgique, Bruxelles, 1977, p.116, N° 116, introduction de Philippe Guimiot - Primitivism in XX century , Museum of Modern Art, New York, 1984 Exposition : - Studio 44 , Bruxelles, 5 Mars au 17 Avril 1977 Voici une splendide figure bembé qui concentre en elle seule plusieurs des signes et symboles distinctifs, certains fort singuliers, qui caractérisent la statuaire funéraire bembé, un corpus iconographique dont les clés ne nous furent dévoilées que tout récemment, par la publication en 2016 de l'ouvrage du Professeur Pol-Pierre Gossiaux.1 Selon tous les interlocuteurs bembé de l'auteur, cette oeuvre est sortie de l'atelier des maîtres Be'ekesi, une famille du clan des Basonbo, dont le territoire se situait à la frontière entre le secteur du Lùlenge et celui du Nganja. (cf. carte ci-dessous). Les maitres Be'ekisi, il est important de le souligner, travaillaient aussi bien pour des commanditaires bembé que bùyu. Les sculpteurs bembé et bùyu, comme le remarque Bernard de Grunne, sont réputés traiter l'anatomie en plans géométriques 2 . Mais le génie des maîtres Be'ekesi fut de combiner harmonieusement courbes et angles, conférant ainsi à la fois douceur et puissance à leurs oeuvres. Les fesses bien séparées font harmonieusement écho aux deux omoplates, la douceur du galbe fessier et des hanches contrastant avec le haut du dos taillé en angles, des épaules qui projetées en avant, donnent l'illusion de se fondre dans les bras. Le volume du visage, comme dans l'ensemble de la statuaire bùyu et bembé, revêt la forme d'une pyramide rhomboédrique très évasée, dont le sommet se situe entre les deux yeux, à la naissance du nez. Mais c'est de face que se révèle l'extraordinaire équilibre des traits de cette aïeule: l'angle évasé que dessine le contour de la «barbe» répond subtilement à celui, inversé et plus étroit, des ailes du nez, la bouche incarnant le centre vital vers lequel converge et s'extériorise toute l'énergie du personnage. Pour comprendre comment est né l'art qui engendra cette effigie et en saisir toute la signification, il faut remonter le cours du temps jusqu'à l'époque lointaine et mouvementée qui précéda la colonisation. Entre la fin du 17e siècle et le milieu du 18e siècle, selon les régions, les Bembé ont, au contact des Bùyu et des Zoba, adopté la statuaire funéraire, un art qu'ils ignoraient auparavant. Voici comment et surtout pourquoi. La région où vivent les Bembé, entourés des Lega au nord-ouest, des Bùyu à l'ouest, des Holo-Holo au nord et de quelques groupes zoba et sanze à l'est, fut dès la fin du 17e siècle le théâtre d'incessants déplacements de populations causés par des guerres de frontière avec leurs voisins lega et bùyu, puis plus tard par les razzias et invasions arabes, l'armée de l'Etat Indépendant du Congo et la révolte dite des Batetela; les bouleversements socio-économiques et politiques amenés par la colonisation belge achèveront de transformer l'Ubembe en un vaste melting-pot ethnoculturel. Dès la fin du 17e siècle, la pression démographique et territoriale qui résulta des luttes incessantes pour la terre, fit que les différents groupe familiaux bembé, bùyu ou zoba, se virent contraints de revendiquer leurs territoires «en vertu du droit du premier occupant» ou «du premier à avoir mis la terre en valeur» 3 . Or, à ce jeu de légitimation territoriale et de lutte pour l'appropriation des terres, l'art funéraire des groupes bùyu et zoba, hérité d'un lointain passé partagé avec les Luba

Auction archive: Lot number 54
Auction:
Datum:
21 Mar 2018
Auction house:
Giquello
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France
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