Beschreibung:

Série Mobilier Silex Rare coiffeuse, à un gradin ouvrant par deux tiroirs et recevant un miroir en triptyque, réalisée en peuplier. La ceinture présente deux tiroirs en façade. Décors réalisés au pochoir d'origine. Prise, entrée de serrure et têtes de vis sur rondelle en métal laqué d'origine. Circa 1905. 162 x 110 x 51 cm Bibliographie: De nombreux exemples de mobilier de la Série Silex sont reproduits dans la plupart des ouvrages consacrés à Gustave Sérrurrier-Bovy rédigés par ses biographes que sont Françoise Bigot du Mesnil du Buisson & Etienne du Mesnil du Buisson et Jacques-Grégoire Watelet. Nul doute que dans le domaine des arts décoratifs, la première partie du XXe siècle s'est construite autour de projets contradictoires et de visions antagonistes; les tenants du fonctionnalisme s'affrontant à ceux du traditionalisme, les modernistes se heurtant aux conservateurs. Chaque camp avait ses défenseurs, ses théoriciens, ses inconditionnels, ses clients ou autres commanditaires mais aussi ses détracteurs. Force nous est d'observer qu'après le second confl it mondial, pendant la période dite de la reconstruction, les mouvements de l'Art pour tous ou de l'Art dans tout, nés d'une utopie commune au tournant du XIXe et du XXe siècle, imposèrent toute leur évidence. En s'y penchant de plus près et bien qu'elles fussent en dehors de toute les écoles, trois personnalités incontournables avaient mis en place la structure, si ce ne sont les fondations, de ce qui devenait alors un axiome répondant aux besoins et aux attentes. La fi gure tutélaire de cette réfl exion est indéniablement Gustave Serrurier-Bovy même s'il demeure impossible de s'abstraire de penser aux premiers pas faits par les précurseurs anglais, écossais et autrichiens, sans oublier les allemands. Nourrit des préceptes des Arts & Crafts, pétrit des doctrines de Viollet-le-Duc, il est le premier à établir une oeuvre tout à la fois concrète et cohérente, tant sur le plan intellectuel que sur celui de sa mise en pratique; le seul à avoir réussi cet improbable défi d'allier fonctionnalisme et humanisme s'adressant sans équivoque au plus grand nombre. Jamais il n'idéalise son semblable pour lequel toute la qualité de sa pensée et de son expérience s'adresse, s'attachant par ses travaux à trouver les solutions adéquates pour son habitat, fi xant ainsi le réel sans s'abreuver d'un hypothétique modèle humain, évitant de cette façon les dérives que cela entraînerait. C'était un acte social que de s'adresser aux masses populaires en proposant un mobilier pratique, accessible et non dépourvu de la part de symbolique assurément nécessaire. Serrurier-Bovy est le point de départ d'une trilogie ayant laissé une empreinte indélébile dans l'organisation et l'ameublement des intérieurs du XXe siècle, suivi en cela par Francis Jourdain connaissant un parcours relativement analogue, un autre incorruptible de l'esprit et dont l'humanisme le conduira à présider le Secours Populaire. Le dernier personnage de ce trio historique n'est autre que Jean Prouvé qui développera les principes fondateurs de ce qui ne fut jamais l'objet d'une théorie sectaire et qui démontrera de manière éclatante la justesse du dessein. D'autres architectes furent décrits comme les héritiers directs de Serrurier-Bovy, mais aucun de ces trajets ne résiste à l'analyse; Pierre Chareau auteur d'une oeuvre sublime, qui ne s'adressa quasiment qu'à une élite; Robert Mallet-Stevens victime de son esthétisme voire de son dandysme, n'ayant jamais poursuivi les mêmes objectifs; que dire de Le Corbusier, le talent et l'intelligence à l'état pur, qui un temps paraîtra se fourvoyer dans un exercice dédié à un homme idéal dans une société idéalisée. L'itinéraire de Serrurier-Bovy est court, une quinzaine d'années à mûrir ses idées, à réfl échir et agir en toute intégrité, à méditer sur le monde et ses bouleversements, à synthétiser ses différentes infl uences et expériences. L'apogée de son travail est à chercher dans la produc