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Auction archive: Lot number 36

HUGO (Victor). Manuscrit autographe

Estimate
€2,000 - €3,000
ca. US$2,276 - US$3,414
Price realised:
€5,625
ca. US$6,402
Auction archive: Lot number 36

HUGO (Victor). Manuscrit autographe

Estimate
€2,000 - €3,000
ca. US$2,276 - US$3,414
Price realised:
€5,625
ca. US$6,402
Beschreibung:

HUGO (Victor). Manuscrit autographe. 15-30 avril 1846 et s.d. 23 pp. in-8 carré, sur feuillets extraits d'un même carnet, avec une centaine d'ajouts, de ratures et corrections , quelques traces de bandes adhésives, une déchirure angulaire sans atteinte au texte. PAGES DE JOURNAL. Victor Hugo y a consigné des souvenirs et anecdotes concernant sa vie politique (pp. 1-7), et y mis par écrit à sa manière le récit de la bataille d'Eylau que son oncle Louis Hugo a dû faire devant lui peu après le 30 avril 1846 (pp. 8-23). « On s’était battu toute la journée , on avait pris et repris Eylau... » VICTOR HUGO « TEINTURIER » DE SOUVENIRS D'EMPIRE – on appelait « teinturiers » les écrivains donnant une forme publiable aux mémoires de personnalités historiques. Pour expliquer le « caractère si militant de la vie littéraire et politique » de son mari, Adèle Hugo décrirait l'entourage familial militaire de celui-ci, dans son ouvrage Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863, vol. I). Elle évoquerait donc l'oncle du poète, Louis Hugo en précisant : « Bien des années après, – il était général alors, – je lui ai entendu dire un soir un épisode de la batailled’Eylau. Son récit frappa un des auditeurs, qui l’écrivit le soir même textuellement et qui veut bien me le donner ». Ce récit, publié en intégralité par Adèle, est celui que l'on peut lire ici, dans une version présentant néanmoins quelques petites variantes. LE PRÉSENT MANUSCRIT FOURNIT QUELQUES INDICES D'UN REMANIEMENT LITTÉRAIRE PAR VICTOR HUGO : certains passages ont été raturés et réécrits de manière plus développée avec parfois déplacements d'anecdotes dans l'ordre du récit, et un dialogue a été interpolé dans un second temps. C'EST CE RÉCIT QUI INSPIRERAIT À VICTOR HUGO SON POÈME « LE CIMETIÈRE D'EYLAU », PARU DANS LA LÉGENDE DES SIÈCLES (nouvelle série, t. I, 1877). LOUIS, L'AUTRE GÉNÉRAL HUGO. Engagé volontaire en 1792, il participa à la grande aventure militaire de la Révolution et de l'Empire, recevant notamment d'honorables blessures à Austerlitz (1805), Eylau (1807) et Auñon (1811, sous les ordres de son frère le général Joseph Hugo, père de Victor). Il fut fait colonel sous les Cent Jours, et général en 1828. « J’ÉTAIS CAPITAINE DE GRENADIERS AU 55ème. ON S’ÉTAIT BATTU TOUTE LA JOURNÉE , ON AVAIT PRIS ET REPRIS EYLAU. DANS LA NUIT, NOUS FÎMES LE BIVOUAC AUPRÈS DU CIMETIÈRE. Mes camarades avaient l’habitude d’aller chercher à coucher dans des maisons , moi je couchais avec mes grenadiers , la première botte de paille était pour moi, et mes camarades n’avaient pas encore trouvé un gîte que je dormais déjà depuis quatre heures. Au milieu de la nuit, arrive un ordre qui prescrit à la compagnie de se transporter dans le cimetière. Le colonel n’était pas là, le sous-lieutenant n’était pas là , je pris le commandement et j’installai mes hommes. Tout cela sous la neige et par un froid de douze degrés. EN ME RÉVEILLANT, JE M’APERÇUS QUE J’AVAIS DORMI SUR UN RUSSE GELÉ. JE ME DIS : TIENS, C’EST UN RUSSE. À SIX HEURES LE FEU COMMENÇA... [Il relate une anecdote où un de ses grenadiers, Desnoeuds, donne « la goutte » d'eau de vie au général de Saint-Hilaire.] Pendant tout cela soixante pièces de canon tiraient à mittraille sur nous. Un quart d'heure après, Desnoeuds reçut une balle à la jambe. Il sortit de son rang, alla s'asseoir à quelques pas de là, et, pendant que les balles pleuvaient, ôta son havresac, en tira de la charpie, une compresse, des bandes de toile, se pansa, remit sa guêtre et revint à sa place. je lui dis alors : "Desnoeuds, va-t-en, tu es blessé". – "Non, mon capitaine, la journée est belle et il faut la voir fi nir". Une heure après, il fut coupé en deux par un boulet... VERS MIDI, JE REÇUS UN BISCAÏEN AU BRAS DROIT. UNE CAISSE À MITRAILLE ÉCLATA AUPRÈS DE MOI... Je fi s un demi-tour sur moi-même. Et j'entendis dire autour de moi : "Voilà le capitaine qui a son compte". – "Pas encore", répondis-je, et je me donnais une poignée de main avec mon bras gauche pour

Auction archive: Lot number 36
Auction:
Datum:
9 Dec 2018
Auction house:
Osenat Maison de vente aux enchères
9-11 rue Royale
77300 Fontainebleau
France
contact@osenat.com
+33 (0)1 64222762
Beschreibung:

HUGO (Victor). Manuscrit autographe. 15-30 avril 1846 et s.d. 23 pp. in-8 carré, sur feuillets extraits d'un même carnet, avec une centaine d'ajouts, de ratures et corrections , quelques traces de bandes adhésives, une déchirure angulaire sans atteinte au texte. PAGES DE JOURNAL. Victor Hugo y a consigné des souvenirs et anecdotes concernant sa vie politique (pp. 1-7), et y mis par écrit à sa manière le récit de la bataille d'Eylau que son oncle Louis Hugo a dû faire devant lui peu après le 30 avril 1846 (pp. 8-23). « On s’était battu toute la journée , on avait pris et repris Eylau... » VICTOR HUGO « TEINTURIER » DE SOUVENIRS D'EMPIRE – on appelait « teinturiers » les écrivains donnant une forme publiable aux mémoires de personnalités historiques. Pour expliquer le « caractère si militant de la vie littéraire et politique » de son mari, Adèle Hugo décrirait l'entourage familial militaire de celui-ci, dans son ouvrage Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863, vol. I). Elle évoquerait donc l'oncle du poète, Louis Hugo en précisant : « Bien des années après, – il était général alors, – je lui ai entendu dire un soir un épisode de la batailled’Eylau. Son récit frappa un des auditeurs, qui l’écrivit le soir même textuellement et qui veut bien me le donner ». Ce récit, publié en intégralité par Adèle, est celui que l'on peut lire ici, dans une version présentant néanmoins quelques petites variantes. LE PRÉSENT MANUSCRIT FOURNIT QUELQUES INDICES D'UN REMANIEMENT LITTÉRAIRE PAR VICTOR HUGO : certains passages ont été raturés et réécrits de manière plus développée avec parfois déplacements d'anecdotes dans l'ordre du récit, et un dialogue a été interpolé dans un second temps. C'EST CE RÉCIT QUI INSPIRERAIT À VICTOR HUGO SON POÈME « LE CIMETIÈRE D'EYLAU », PARU DANS LA LÉGENDE DES SIÈCLES (nouvelle série, t. I, 1877). LOUIS, L'AUTRE GÉNÉRAL HUGO. Engagé volontaire en 1792, il participa à la grande aventure militaire de la Révolution et de l'Empire, recevant notamment d'honorables blessures à Austerlitz (1805), Eylau (1807) et Auñon (1811, sous les ordres de son frère le général Joseph Hugo, père de Victor). Il fut fait colonel sous les Cent Jours, et général en 1828. « J’ÉTAIS CAPITAINE DE GRENADIERS AU 55ème. ON S’ÉTAIT BATTU TOUTE LA JOURNÉE , ON AVAIT PRIS ET REPRIS EYLAU. DANS LA NUIT, NOUS FÎMES LE BIVOUAC AUPRÈS DU CIMETIÈRE. Mes camarades avaient l’habitude d’aller chercher à coucher dans des maisons , moi je couchais avec mes grenadiers , la première botte de paille était pour moi, et mes camarades n’avaient pas encore trouvé un gîte que je dormais déjà depuis quatre heures. Au milieu de la nuit, arrive un ordre qui prescrit à la compagnie de se transporter dans le cimetière. Le colonel n’était pas là, le sous-lieutenant n’était pas là , je pris le commandement et j’installai mes hommes. Tout cela sous la neige et par un froid de douze degrés. EN ME RÉVEILLANT, JE M’APERÇUS QUE J’AVAIS DORMI SUR UN RUSSE GELÉ. JE ME DIS : TIENS, C’EST UN RUSSE. À SIX HEURES LE FEU COMMENÇA... [Il relate une anecdote où un de ses grenadiers, Desnoeuds, donne « la goutte » d'eau de vie au général de Saint-Hilaire.] Pendant tout cela soixante pièces de canon tiraient à mittraille sur nous. Un quart d'heure après, Desnoeuds reçut une balle à la jambe. Il sortit de son rang, alla s'asseoir à quelques pas de là, et, pendant que les balles pleuvaient, ôta son havresac, en tira de la charpie, une compresse, des bandes de toile, se pansa, remit sa guêtre et revint à sa place. je lui dis alors : "Desnoeuds, va-t-en, tu es blessé". – "Non, mon capitaine, la journée est belle et il faut la voir fi nir". Une heure après, il fut coupé en deux par un boulet... VERS MIDI, JE REÇUS UN BISCAÏEN AU BRAS DROIT. UNE CAISSE À MITRAILLE ÉCLATA AUPRÈS DE MOI... Je fi s un demi-tour sur moi-même. Et j'entendis dire autour de moi : "Voilà le capitaine qui a son compte". – "Pas encore", répondis-je, et je me donnais une poignée de main avec mon bras gauche pour

Auction archive: Lot number 36
Auction:
Datum:
9 Dec 2018
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