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Auction archive: Lot number 37

APOLLINAIRE (Guillaume)

Estimate
€5,000 - €7,000
ca. US$6,998 - US$9,797
Price realised:
€8,000
ca. US$11,197
Auction archive: Lot number 37

APOLLINAIRE (Guillaume)

Estimate
€5,000 - €7,000
ca. US$6,998 - US$9,797
Price realised:
€8,000
ca. US$11,197
Beschreibung:

Minute de lettre autographe à Louis Dimier [Paris, 23 Novembre 1916]; 4 pages in-12 sur papier à en-tête du "Ministère des Colonies. Cabinet du Ministre". Son contenu permet de dater cette lettre du 23 Novembre 1916. On connaît une autre correspondance d'Apollinaire à Louis Dimier (1865-1943), membre fondateur de l'Action française, critique d'Art, polémiste prolifique; il s'agit d'une longue lettre datée du 7 Octobre 1918 [Pléiade. Oeuvres en Prose complètes. Tome II p. 877], dans laquelle Apollinaire reproche aimablement à son correspondant son manque d'information sur la peinture moderne et le cubisme en particulier, reproche qui apparaît déjà dans notre lettre. On rappellera qu'Apollinaire avait participé, en 1917, sous forme d'une lettre de soutien signée d'un pseudonyme, à une campagne de presse en faveur d'une prime pour le combattant dans le quotidien de Charles Maurras, son nationalisme cessant dès lors d'être purement idéaliste. On n'a pas trouvé de trace dans "L'Action française" d'un article de Louis Dimier sur "Calligrammes", seule Henriette Charasson (qui signait "Orion" sa chronique littéraire) avait écrit quelques lignes favorables sur le livre sans en souligner, toutefois, la vraie nouveauté. Apollinaire, tout en complimentant le journaliste "vous avez écrit ce matin un excellent article" [Article publié dans l'Action Française du 23 Novembre 1916 sur "Les Arts pendant la guerre"], se défend habilement d'une critique qui viserait à faire de lui un trublion des arts et des lettres: "Je suis d'une génération qui n'a pas jeté le trouble ni dans les arts ni dans les lettres, mais nous sommes nés dans le trouble, si nous n'avons pas remis de l'ordre partout du moins l'avons nous tenté. En tout cas, on rendra plus tard à la génération à laquelle j'appartiens cette justice qu'elle a travaillé et avec des matériaux tout neufs, ceux qu'on nous fournissait étant inutilisables". Reprenant le journaliste sur la question du goût, sans doute pour Dimier, le bon goût, Apollinaire réplique "Ce que vous avez écrit touchant le goût se forme ou se modifie et... par conséquent il n'est pas juste de condamner dans l'art et dans les lettres tout ce qui est nouveau au nom du goût. La première fois qu'un jeune homme prend du tabac, cigare, pipe ou cigarette, il ne la goûte pas, tandis que par la suite son goût s'étant formé, il préfère la pipe à la cigarette ou inversement. Bien plus un fumeur accoutumé au caporal par exemple ne goûte point le tabac anglais. Vienne une disette de tabac français, le fumeur de caporal finit par fumer du tabac anglais et en distingue les différentes espèces préférant l'une ou l'autre. De même en ce qui concerne les arts et les lettres modernes". C'est sur un ton adouci le même combat que dans la lettre au "cher ennemi". Enfin il achève sur un message d'espoir "Je vous lis avec plaisir parce que vous appartenez à une génération qui n'est entrée dans la lutte quotidienne que sur le tard. Votre esprit comme celui de vos amis, mûri par l'étude et la réflexion met de l'ordre partout où la mienne avait apporté de nouveaux matériaux qui valent souvent qu'on les utilise... Nous rentrerons un jour dans la lutte ayant profité j'espère de votre expérience, de votre enseignement et vous ayant vu peut-être venir jusqu'à nous".

Auction archive: Lot number 37
Auction:
Datum:
31 Mar 2011
Auction house:
Hubert Brissonneau SVV
4 rue Drouot
75009 Paris
France
brissonneau@wanadoo.fr
+33 (0)1 4246 0007
+33 (0)1 4223 3321
Beschreibung:

Minute de lettre autographe à Louis Dimier [Paris, 23 Novembre 1916]; 4 pages in-12 sur papier à en-tête du "Ministère des Colonies. Cabinet du Ministre". Son contenu permet de dater cette lettre du 23 Novembre 1916. On connaît une autre correspondance d'Apollinaire à Louis Dimier (1865-1943), membre fondateur de l'Action française, critique d'Art, polémiste prolifique; il s'agit d'une longue lettre datée du 7 Octobre 1918 [Pléiade. Oeuvres en Prose complètes. Tome II p. 877], dans laquelle Apollinaire reproche aimablement à son correspondant son manque d'information sur la peinture moderne et le cubisme en particulier, reproche qui apparaît déjà dans notre lettre. On rappellera qu'Apollinaire avait participé, en 1917, sous forme d'une lettre de soutien signée d'un pseudonyme, à une campagne de presse en faveur d'une prime pour le combattant dans le quotidien de Charles Maurras, son nationalisme cessant dès lors d'être purement idéaliste. On n'a pas trouvé de trace dans "L'Action française" d'un article de Louis Dimier sur "Calligrammes", seule Henriette Charasson (qui signait "Orion" sa chronique littéraire) avait écrit quelques lignes favorables sur le livre sans en souligner, toutefois, la vraie nouveauté. Apollinaire, tout en complimentant le journaliste "vous avez écrit ce matin un excellent article" [Article publié dans l'Action Française du 23 Novembre 1916 sur "Les Arts pendant la guerre"], se défend habilement d'une critique qui viserait à faire de lui un trublion des arts et des lettres: "Je suis d'une génération qui n'a pas jeté le trouble ni dans les arts ni dans les lettres, mais nous sommes nés dans le trouble, si nous n'avons pas remis de l'ordre partout du moins l'avons nous tenté. En tout cas, on rendra plus tard à la génération à laquelle j'appartiens cette justice qu'elle a travaillé et avec des matériaux tout neufs, ceux qu'on nous fournissait étant inutilisables". Reprenant le journaliste sur la question du goût, sans doute pour Dimier, le bon goût, Apollinaire réplique "Ce que vous avez écrit touchant le goût se forme ou se modifie et... par conséquent il n'est pas juste de condamner dans l'art et dans les lettres tout ce qui est nouveau au nom du goût. La première fois qu'un jeune homme prend du tabac, cigare, pipe ou cigarette, il ne la goûte pas, tandis que par la suite son goût s'étant formé, il préfère la pipe à la cigarette ou inversement. Bien plus un fumeur accoutumé au caporal par exemple ne goûte point le tabac anglais. Vienne une disette de tabac français, le fumeur de caporal finit par fumer du tabac anglais et en distingue les différentes espèces préférant l'une ou l'autre. De même en ce qui concerne les arts et les lettres modernes". C'est sur un ton adouci le même combat que dans la lettre au "cher ennemi". Enfin il achève sur un message d'espoir "Je vous lis avec plaisir parce que vous appartenez à une génération qui n'est entrée dans la lutte quotidienne que sur le tard. Votre esprit comme celui de vos amis, mûri par l'étude et la réflexion met de l'ordre partout où la mienne avait apporté de nouveaux matériaux qui valent souvent qu'on les utilise... Nous rentrerons un jour dans la lutte ayant profité j'espère de votre expérience, de votre enseignement et vous ayant vu peut-être venir jusqu'à nous".

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Auction:
Datum:
31 Mar 2011
Auction house:
Hubert Brissonneau SVV
4 rue Drouot
75009 Paris
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+33 (0)1 4246 0007
+33 (0)1 4223 3321
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