Beschreibung:

CASTELLAN (ANTOINE LAURENT). Lettres sur la Morée, l'Hellespont et Constantinople. À Paris, chez A. Nepveu, 1820. 3 volumes in-8, xvi-288 + (4 dont la dernière blanche)-298 + (4 dont la dernière blanche)-313-(3 dont la dernière blanche) pp., veau fauve raciné, dos lisses cloisonnés et fleuronnés avec pièces de titre et de tomaison vertes, fine frise dorée encadrant les plats, coupes ornées, tranches marbrées ; dos passés, épidermures sur les plats, petite tache d'encre marginale sur une quinzaine de feuillets du vol. III (reliure de l'époque). PREMIERE EDITION COLLECTIVE, EN PARTIE ORIGINALE, DE SES RECITS DE VOYAGES EN MEDITERRANEE ORIENTALE, originellement parus en 1808 (Lettres sur la Morée et les îles de Cérigo, Hydra et Zante) et 1811 (Lettres sur la Grèce, l'Hellespont et Constantinople). Le texte figure ici dans une version remaniée, augmentée par Antoine-Laurent Castellan d'éléments recueillis dans ses lectures, et de considérations philosophiques sur son destin d'artiste ou sur la fuite du temps. L'illustration a également été enrichie, et parfois modifiée. IMPORTANTE ILLUSTRATION GRAVEE SUR CUIVRE : 63 planches hors texte (dont 6 dépliantes et une à double page montée sur onglet), toutes dessinées et gravées par l'auteur, à l'exception de 4 cartes et d'une représentation technique. Les nombreuses scènes et vues, prises sur le vif, ont une valeur documentaire de premier ordre. UN DES PREMIERS ARTISTES FRANÇAIS A SE DISTINGUER DANS LE RECIT DE VOYAGE, avec Dominique-Vivant Denon. Originaire de Montpellier, Antoine-Laurent Castellan (1772-1838) étudia la peinture à Paris dans l'atelier de Pierre-Henri de Valencienne, mais dut travailler pour vivre et, sous la Terreur, fut employé au service des charrois militaires. En décembre 1796, il fut engagé par l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées Ferregeau qui partait en mission officielle à la tête d'une équipe d'ingénieurs, à la demande de l'amiral de la flotte ottomane, pour effectuer des travaux dans le port de Constantinople. Le navire à bord duquel les Français avaient embarqué connut des difficultés en mer et dut s'attarder dans les îles ioniennes et en Morée, n'arrivant à Constantinople qu'en mars 1797... mais il s'avéra que les Turcs avaient entre temps confié les travaux à des Suédois. Ces surprises et contretemps procurèrent à Castellan le loisir de faire des visites sur les lieux d'escales puis à Constantinople et ses environs. Reparti en juin 1797 avec un des ingénieurs de la mission, Stanislas Léveillé, il fit sur le chemin de retour un séjour d'un mois en Morée, avant de rejoindre Otrante. Il gagna alors Rome, d'où il dut finalement partir en raison des troubles politiques, mais resta encore un peu en Italie, à Florence où il se retrouva attaché à l'ambassade de France. Il effectua son retour à Paris en 1799, où il obtint en 1804 d'être employé à la direction des archives du Sénat. Son séjour en Orient lui fournit une source d'inspiration pour ses tableaux et, quand il eut abandonné le chevalet pour se consacrer aux lettres en 1808, c'est encore son aventure orientale qui lui offrit la matière de ses premières publications : des notices dans les Annales des voyages de Conrad Malte-Brun (1808), le récit de son voyage aller-retour vers la Turquie (1808), les récit de ses séjours à Constantinople (1811) et en Italie (1819), puis un ouvrage de synthèse sur la Turquie, Mœurs, usages et costumes des Othomans et abrégé de leur histoire (1812) qui lui valut les éloges de Lord Byron. Ces livres demeurent parmi les sources majeures sur la Méditerranée orientale de la fin du XVIIIe siècle, aux côtés des ouvrages de François Pouqueville (1805) et Antoine-Ignace Melling (1807). Retiré à Fontainebleau en 1819, il consacra ses dernières années à des recherches en matière de techniques picturales et de reproduction de l'image, ainsi qu'à l'histoire de l'art, et il laissa une étude sur le château de Fontainebleau, publiée en 1840 après sa mort, qui joua un rôle essentiel dans la redé