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Auction archive: Lot number 81

STATUE FUNÉRAIRE SAKALAVA VEZO Ouest de Madagascar

Estimate
€40,000 - €60,000
ca. US$45,244 - US$67,866
Price realised:
€42,000
ca. US$47,506
Auction archive: Lot number 81

STATUE FUNÉRAIRE SAKALAVA VEZO Ouest de Madagascar

Estimate
€40,000 - €60,000
ca. US$45,244 - US$67,866
Price realised:
€42,000
ca. US$47,506
Beschreibung:

STATUE FUNÉRAIRE SAKALAVA VEZO Ouest de Madagascar, région du Menabe Bois d'hazomalanga (Hernandia Voyroni) H. 94 cm FUNERARY FIGURE SAKALAVA VEZO WESTERN MADAGASCAR, MENABE REGION H. 37 in Provenance: Collection Alexandre Bernand, Paris Publication: Bertrand Goy, Arts anciens de Madagascar, 5 continents éditions, Milan, 2015, p. 285 À l’ouest de Madagascar, autrefois dressée sur son piédestal à l’un des points cardinaux d’un enclos funéraire, cette statue, dernier hommage de ses proches à leur défunt, contribuait à son passage harmonieux du monde des vivants à celui des morts. Cette évocation d’un porteuse d’eau est un thème profondément ancré dans le passé comme en témoignent les clichés de sépultures pris à la fin du XIXe siècle par le pasteur George Herbert Smith, ceux de Charles Borbal-Combet, commandant du territoire de Morondava en 1899, ou d’un officier photographe de Gallieni. Gage de postérité, la figure féminine, souvent flanquée de sa progéniture, rassure quant à la continuité de la lignée, le cuivre des sajoa, récipients très prisés importés d’Inde dès le début du XIXe siècle, est signe de richesse et leur contenu, symbole d’abondance. Les copies de bois de ces cruches, omniprésentes autour des tombeaux, seules ou posées sur la tête de leur propriétaire, montre l’importance de l’élément liquide, qu’il soit lait, eau ou miel, dans ces territoires souvent touchés par la sécheresse. L’auteur de cette statue féminine, tout en puisant son inspiration aux sources de la tradition sculpturale sakalava, en bouscule vigoureusement les codes. Son art s’est affranchi des contraintes techniques et spirituelles bridant ses prédécesseurs et annonce l’érotisme sans bornes qui caractérisera les sculptures funéraires en vogue dès les années 1920. À l’austérité des formes et la raideur des postures il substitue une vision de plénitude et de lascivité. L’apparente pudeur de sa madone aux yeux chastement baissés ne convainc pas ; sa tentative de cacher aux regards sein et mont de vénus, comme si elle venait d’être surprise dans sa nudité, ne parvient pas à détourner l’attention de l’évident appel à la luxure lancé par ses formes voluptueuses et aguichantes. La couleur chair du faux camphrier, patiné mais miraculeusement épargné par les intempéries, contribue à donner vie aux rondeurs à la Rubens de la jeune femme. Malgré la stylisation de la statue, quelques détails anatomiques en ressortent avec précision, des salières marquant l’attache des seins lourds à la coiffure en tresses savamment arrangées. La position des mains, rare dans l’iconographie funéraire sakalava, est peut-être empruntée aux Antandroy ou aux Mahafaly du sud de l’île dont certains talentueux représentants immigrèrent dans le Menabe. Sans préjuger de l’appartenance ethnique de sculpteurs souvent itinérants, et en l’absence d’information précise de collecte, il est difficile de définir à la seule vue d’une statue si elle ornait une tombe du littoral ou de l’arrière-pays du Menabe. De nombreuses photographies situent les sépultures où figurent des « villageoise à la cruche » dans des localités de la côte, comme Betania ou Ankirijibe à quelques encablures de Morondava. Peut-être faut-il donc attribuer ce thème sculptural aux Vezo, composante « maritime » du groupe sakalava ? Quelque soit son origine, cette image de la femme malgache fait partie des œuvres les plus remarquables de la statuaire funéraire de l’ile. Publiée dans Bertrand Goy, Arts anciens de Madagascar, Milan, 5continents éditions, 2015, p. 285

Auction archive: Lot number 81
Auction:
Datum:
19 May 2016
Auction house:
Giquello
5 rue La Boétie
75008 Paris
France
info@betg.fr
+33 (0)1 47427801
+33 (0)1 47428755
Beschreibung:

STATUE FUNÉRAIRE SAKALAVA VEZO Ouest de Madagascar, région du Menabe Bois d'hazomalanga (Hernandia Voyroni) H. 94 cm FUNERARY FIGURE SAKALAVA VEZO WESTERN MADAGASCAR, MENABE REGION H. 37 in Provenance: Collection Alexandre Bernand, Paris Publication: Bertrand Goy, Arts anciens de Madagascar, 5 continents éditions, Milan, 2015, p. 285 À l’ouest de Madagascar, autrefois dressée sur son piédestal à l’un des points cardinaux d’un enclos funéraire, cette statue, dernier hommage de ses proches à leur défunt, contribuait à son passage harmonieux du monde des vivants à celui des morts. Cette évocation d’un porteuse d’eau est un thème profondément ancré dans le passé comme en témoignent les clichés de sépultures pris à la fin du XIXe siècle par le pasteur George Herbert Smith, ceux de Charles Borbal-Combet, commandant du territoire de Morondava en 1899, ou d’un officier photographe de Gallieni. Gage de postérité, la figure féminine, souvent flanquée de sa progéniture, rassure quant à la continuité de la lignée, le cuivre des sajoa, récipients très prisés importés d’Inde dès le début du XIXe siècle, est signe de richesse et leur contenu, symbole d’abondance. Les copies de bois de ces cruches, omniprésentes autour des tombeaux, seules ou posées sur la tête de leur propriétaire, montre l’importance de l’élément liquide, qu’il soit lait, eau ou miel, dans ces territoires souvent touchés par la sécheresse. L’auteur de cette statue féminine, tout en puisant son inspiration aux sources de la tradition sculpturale sakalava, en bouscule vigoureusement les codes. Son art s’est affranchi des contraintes techniques et spirituelles bridant ses prédécesseurs et annonce l’érotisme sans bornes qui caractérisera les sculptures funéraires en vogue dès les années 1920. À l’austérité des formes et la raideur des postures il substitue une vision de plénitude et de lascivité. L’apparente pudeur de sa madone aux yeux chastement baissés ne convainc pas ; sa tentative de cacher aux regards sein et mont de vénus, comme si elle venait d’être surprise dans sa nudité, ne parvient pas à détourner l’attention de l’évident appel à la luxure lancé par ses formes voluptueuses et aguichantes. La couleur chair du faux camphrier, patiné mais miraculeusement épargné par les intempéries, contribue à donner vie aux rondeurs à la Rubens de la jeune femme. Malgré la stylisation de la statue, quelques détails anatomiques en ressortent avec précision, des salières marquant l’attache des seins lourds à la coiffure en tresses savamment arrangées. La position des mains, rare dans l’iconographie funéraire sakalava, est peut-être empruntée aux Antandroy ou aux Mahafaly du sud de l’île dont certains talentueux représentants immigrèrent dans le Menabe. Sans préjuger de l’appartenance ethnique de sculpteurs souvent itinérants, et en l’absence d’information précise de collecte, il est difficile de définir à la seule vue d’une statue si elle ornait une tombe du littoral ou de l’arrière-pays du Menabe. De nombreuses photographies situent les sépultures où figurent des « villageoise à la cruche » dans des localités de la côte, comme Betania ou Ankirijibe à quelques encablures de Morondava. Peut-être faut-il donc attribuer ce thème sculptural aux Vezo, composante « maritime » du groupe sakalava ? Quelque soit son origine, cette image de la femme malgache fait partie des œuvres les plus remarquables de la statuaire funéraire de l’ile. Publiée dans Bertrand Goy, Arts anciens de Madagascar, Milan, 5continents éditions, 2015, p. 285

Auction archive: Lot number 81
Auction:
Datum:
19 May 2016
Auction house:
Giquello
5 rue La Boétie
75008 Paris
France
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+33 (0)1 47427801
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