Beschreibung:

Commode galbée, en placage de palissandre ou bois de violette marqueté de croisillons dans des réserves à filet. Elle ouvre par quatre tiroirs dont deux sans traverse, sur trois rangs. Montants et pieds cambrés. Ornementation de bronzes ciselés et dorés à décor aux chutes, sabots, entrées de serrure, poignées et encadrements (mascarons latéraux rapportés). Estampille de E. DOIRAT. Début de l'époque Louis XV. (Restaurations notamment à la marqueterie et dans les fonds). Plateau de marbre brèche rouge royal. Hauteur : 83 cm - Largeur : 129 cm - Profondeur : 58 cm DOIRAT (Etienne) mort le 25 Juin 1732. Provenance : Vente à Versailles, le 16 juin 1994 (lot 135). Ce modèle de commode, à deux larges tiroirs inférieurs sans traverse surmontés de deux petits tiroirs supérieurs, est relativement proche de certains meubles de Pierre Migeon avec qui Doirat a pu collaborer. Nous connaissons de ce dernier quelques commodes de composition similaire dont une première passée en vente à Paris, Mes Ader- Picard-Tajan, le 25 mai 1984, lot 177 ; ainsi qu'une seconde illustrée dans J. Nicolay, L'art et la manière des maîtres ébénistes français du XVIIIe siècle, p.151. A l'instar des plus importants ébénistes de son temps, Doirat a privilégié certains éléments en bronze doré que l'on retrouve de façon récurrente sur certains de ses meubles ; c'est ainsi que les rosaces tournoyantes décorant les côtés du meuble proposé apparaissent sur d'autres commodes connues du maître : voir un exemplaire passé en vente chez Sotheby's, à Londres, le 13 juin 1997, lot 28 ; un deuxième vendu à Paris, le 14 mars 1972, lot 109 ; et un dernier apparu sur le marché de l'art lors de la vente Millon et associés, le 10 octobre 1997, lot 168. Etienne Doirat (1675-1732) est l'un des plus importants ébénistes parisiens du premier tiers du XVIIIe siècle. Il est surtout l'un des seuls, à cette époque, à avoir estampillé un grand nombre de ses meubles, ce qui permet par rapprochement de connaître une grande partie de son oeuvre. Il était issu d'une famille d'artisans installée dans le quartier du faubourg Saint-Antoine, quartier dans lequel il résida jusqu'à la fin de sa vie. L'inventaire de son atelier dressé après son décès en 1732 mentionne des commodes " en tombeau " ou " à la Régence ", ainsi que quantité d'autres meubles : bibliothèques, armoires, buffets, secrétaires, régulateurs, tables de salon...De nos jours, quelques-uns de ses meubles appartiennent aux collections du Musée Carnavalet et du Musée du Petit Palais à Paris, de la Huntington Collection à San Marino et du Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.