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Auction archive: Lot number 595

DESNOS, Robert, et Pablo PICASSO

Estimate
€10,000 - €15,000
ca. US$11,282 - US$16,924
Price realised:
€28,750
ca. US$32,438
Auction archive: Lot number 595

DESNOS, Robert, et Pablo PICASSO

Estimate
€10,000 - €15,000
ca. US$11,282 - US$16,924
Price realised:
€28,750
ca. US$32,438
Beschreibung:

DESNOS, Robert, et Pablo PICASSO Contrée Paris, Robert.-J. Godet, 1944 “JE VAIS À TÂTONS”. EXTRAORDINAIRE CONFESSION POÉTIQUE DE ROBERT DESNOS DANS UNE LONGUE LETTRE À PAUL ÉLUARD, CITANT NERVAL : “RIEN NE ME PARAÎT PLUS IMPORTANT QUE NERVAL. J’AI TENTÉ DE REPARTIR DE SON POINT D’ARRIVÉE”. AVEC CINQ POÈMES AUTOGRAPHES DE DESNOS. EXEMPLAIRE RELIÉ PAR GEORGES LEROUX PREMIÈRE ÉDITION In-4 (274 x 185mm) TIRAGE : un des 10 exemplaires sur arches à la main comportant plusieurs états de l’eau-forte, signé par Pablo Picasso à la justification (après trois exemplaires nominatifs également sur arches) ILLUSTRATION : une eau-forte originale de Pablo Picasso imprimée en noir, 3 états de cette eau-forte en couleurs, un état de cette eau-forte barrée, reproduction de 23 détails de l’eau-forte, placés en vignettes dans le texte PIÈCES JOINTES : 1. L.A.S. de Robert Desnos à Paul Éluard : “8 octobre 1942. Mon cher Paul, me voici de retour à Paris après une belle campagne normande où les champignons en ont vu de cruelles. Mais je ne me suis pas borné à chasser le cèpe et les girolles, j’ai continué Contrée . Je t’envoie avec cette lettre les poèmes que tu ne connais pas. C’est, pour moi, une curieuse expérience. Je vais à tâtons mais les images, les mots, les rimes s’imposent comme les détails d’une clef pour ouvrir une serrure. Il faut que tout soit utile et indispensable pour que le poème tienne, que tout y soit, et rien de plus, pour qu’il soit terminé. Je me demande pourquoi ils prennent si aisément la forme du sonnet. Je crois de plus en plus que l’écriture et le langage automatiques ne sont que les stades élémentaires de l’imitation poétique. Par eux on enfonce des portes. Mais derrière ces portes il y en a d’autres avec des serrures de sûreté qui ne cèdent que si on cherche et trouve leur secret. L’inspiration devient une ivresse plus subtile. Elle confine à ces formes de souvenirs. Ces souvenirs si dépouillés de leurs substances immédiatement humaines que je ne puis les comparer qu’aux sensations pures, qu’elles soient lumineuses, sonores, tactiles, parfumées ou aromatiques. Malgré tout, ces essais sont encore imparfaits. Je rêve de poèmes qui ne pourraient être que ce qu’ils sont, dont personne ne pourrait imaginer un déroulement différent, quelque-chose d’aussi implacable que la résolution d’une équation ou les phases d’un phénomène physique. J’en suis encore à des problèmes à solutions multiples... imperfection de la mécanique humaine en général, grossièreté de nos étalons mesures. Je voudrais arriver à une “poétique-fine” comme les mathématiciens sont arrivés à des “calculs fins” indispensables en relativité ou en mécanique ondulatoire. En fait rien ne me paraît plus important dans ce domaine que Nerval. J’ai tenté de repartir de son point d’arrivée et j’ai pu constater des phénomènes d’écriture qui expliquent certaines de ces versions des Chimères où les quatrains et les versets sont interchangeables. Dans cette écriture à tâtons, il y a parfois des groupes de vers qui ne sont pas à leur place, qu’il faut retirer et qui, isolés, imposent leur complément et deviennent à leur tour et à leur place fragment d’un poème autonome, mais il faudrait s’expliquer aussi sur l’influence de l’actualité la plus immédiate sur ces poèmes qui, semble-t-il, devraient en être éloignés. Nerval n’y a pas échappé (allusion à Napoléon par exemple) ni moi. Mais il ne s’agit pas ici d’une dissimulation comme, par exemple, le langage de Mallarmé qui, me semble-t-il, lui a permis sans choquer son milieu bourgeois de satisfaire à son érotisme, d’exhiber même. Peut-être le but final de cela serait-il d’arriver à une conciliation Nerval-Rimbaud afin de repartir vers ailleurs. On verra bien. J’aime ton petit bouquin. C’est même un de ceux que je préfère sinon celui que je [?] Quand te vois-je ? Amitiés à Nouche [sic]. Desnos” ( 3 pages, à l’encre noire, sur papier à en-tête imprimé du journal “Aujourd’hui”, enveloppe conservée ) 2. 5 POÈMES AUTOGRAPHES

Auction archive: Lot number 595
Auction:
Datum:
3 Jul 2019 - 5 Jul 2019
Auction house:
Christie's
Paris
Beschreibung:

DESNOS, Robert, et Pablo PICASSO Contrée Paris, Robert.-J. Godet, 1944 “JE VAIS À TÂTONS”. EXTRAORDINAIRE CONFESSION POÉTIQUE DE ROBERT DESNOS DANS UNE LONGUE LETTRE À PAUL ÉLUARD, CITANT NERVAL : “RIEN NE ME PARAÎT PLUS IMPORTANT QUE NERVAL. J’AI TENTÉ DE REPARTIR DE SON POINT D’ARRIVÉE”. AVEC CINQ POÈMES AUTOGRAPHES DE DESNOS. EXEMPLAIRE RELIÉ PAR GEORGES LEROUX PREMIÈRE ÉDITION In-4 (274 x 185mm) TIRAGE : un des 10 exemplaires sur arches à la main comportant plusieurs états de l’eau-forte, signé par Pablo Picasso à la justification (après trois exemplaires nominatifs également sur arches) ILLUSTRATION : une eau-forte originale de Pablo Picasso imprimée en noir, 3 états de cette eau-forte en couleurs, un état de cette eau-forte barrée, reproduction de 23 détails de l’eau-forte, placés en vignettes dans le texte PIÈCES JOINTES : 1. L.A.S. de Robert Desnos à Paul Éluard : “8 octobre 1942. Mon cher Paul, me voici de retour à Paris après une belle campagne normande où les champignons en ont vu de cruelles. Mais je ne me suis pas borné à chasser le cèpe et les girolles, j’ai continué Contrée . Je t’envoie avec cette lettre les poèmes que tu ne connais pas. C’est, pour moi, une curieuse expérience. Je vais à tâtons mais les images, les mots, les rimes s’imposent comme les détails d’une clef pour ouvrir une serrure. Il faut que tout soit utile et indispensable pour que le poème tienne, que tout y soit, et rien de plus, pour qu’il soit terminé. Je me demande pourquoi ils prennent si aisément la forme du sonnet. Je crois de plus en plus que l’écriture et le langage automatiques ne sont que les stades élémentaires de l’imitation poétique. Par eux on enfonce des portes. Mais derrière ces portes il y en a d’autres avec des serrures de sûreté qui ne cèdent que si on cherche et trouve leur secret. L’inspiration devient une ivresse plus subtile. Elle confine à ces formes de souvenirs. Ces souvenirs si dépouillés de leurs substances immédiatement humaines que je ne puis les comparer qu’aux sensations pures, qu’elles soient lumineuses, sonores, tactiles, parfumées ou aromatiques. Malgré tout, ces essais sont encore imparfaits. Je rêve de poèmes qui ne pourraient être que ce qu’ils sont, dont personne ne pourrait imaginer un déroulement différent, quelque-chose d’aussi implacable que la résolution d’une équation ou les phases d’un phénomène physique. J’en suis encore à des problèmes à solutions multiples... imperfection de la mécanique humaine en général, grossièreté de nos étalons mesures. Je voudrais arriver à une “poétique-fine” comme les mathématiciens sont arrivés à des “calculs fins” indispensables en relativité ou en mécanique ondulatoire. En fait rien ne me paraît plus important dans ce domaine que Nerval. J’ai tenté de repartir de son point d’arrivée et j’ai pu constater des phénomènes d’écriture qui expliquent certaines de ces versions des Chimères où les quatrains et les versets sont interchangeables. Dans cette écriture à tâtons, il y a parfois des groupes de vers qui ne sont pas à leur place, qu’il faut retirer et qui, isolés, imposent leur complément et deviennent à leur tour et à leur place fragment d’un poème autonome, mais il faudrait s’expliquer aussi sur l’influence de l’actualité la plus immédiate sur ces poèmes qui, semble-t-il, devraient en être éloignés. Nerval n’y a pas échappé (allusion à Napoléon par exemple) ni moi. Mais il ne s’agit pas ici d’une dissimulation comme, par exemple, le langage de Mallarmé qui, me semble-t-il, lui a permis sans choquer son milieu bourgeois de satisfaire à son érotisme, d’exhiber même. Peut-être le but final de cela serait-il d’arriver à une conciliation Nerval-Rimbaud afin de repartir vers ailleurs. On verra bien. J’aime ton petit bouquin. C’est même un de ceux que je préfère sinon celui que je [?] Quand te vois-je ? Amitiés à Nouche [sic]. Desnos” ( 3 pages, à l’encre noire, sur papier à en-tête imprimé du journal “Aujourd’hui”, enveloppe conservée ) 2. 5 POÈMES AUTOGRAPHES

Auction archive: Lot number 595
Auction:
Datum:
3 Jul 2019 - 5 Jul 2019
Auction house:
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