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Auction archive: Lot number 275

COMMUNE DE PARIS. 7 L.A.S. d'Eugène Benoist,…

Estimate
€300 - €400
ca. US$411 - US$549
Price realised:
€950
ca. US$1,304
Auction archive: Lot number 275

COMMUNE DE PARIS. 7 L.A.S. d'Eugène Benoist,…

Estimate
€300 - €400
ca. US$411 - US$549
Price realised:
€950
ca. US$1,304
Beschreibung:

COMMUNE DE PARIS. 7 L.A.S. d'Eugène Benoist, septembre-décembre 1871, à son ami Delcourt; 30 pages in-8. Intéressante correspondance d'un déporté. Probablement arrêté par erreur avec les Insurgés, Benoist est déporté à l'île d'Aix et enfermé dans les cales de la frégate La Foudre, d'où une partie de ses Lettres sont écrites. Il est ensuite conduit à l'île d'Oléron en rade des Trousses, attendant inlassablement l'heure de sa délivrance. La vie des captifs à bord est ennuyeuse et les mises en liberté sont rares...{CR} À bord de La Foudre 2 septembre 1871. Les interrogatoires ont commencé : «On espère cependant beaucoup une amnistie pour le 4 septembre; mais, je ne m'y attends pas, et puis étant innocent je n'ai nullement besoin d'amnistie»... Il essaie de ne pas perdre espoir... 26 septembre. Il se remémore avec nostalgie quelques souvenirs avec ses amis, «ce bon temps que nous avons passé côté à côté, [...] les combats auxquels nous avons échappé, nos luttes avec ces gueux de Prussiens. Puis encore précédant tout cela, cette parfaite amitié qui nous unit tous les cinq et qui nous fit traverser tous ces événements la main dans la main, la gaieté constante au coeur»... Il est interrogé depuis une vingtaine de jours : «Je m'attends à être mis en liberté d'un moment à l'autre»... 5 octobre. Il s'ennuie beaucoup à bord de la frégate : «Je te l'assure, j'aurais de beaucoup préféré la visiter en amateur »... Ils ont reçu la veille une visite de la haute police «qui venait reconnaître son gibier»; il a dû passer devant le chef de la sûreté... En rade des Trousses 22 octobre. Il vient d'arriver dans la rade : «je préfère ce paysage d'ici, à celui que nous venons de quitter. Nous sommes plus près de terre, à quelques mètres d'Oléron»... Voilà plus de six semaines qu'il a été interrogé et toujours rien de nouveau : «J'en suis bien ennuyé, je n'en suis pas inquiet car parmi ceux que j'ai vus remettre en liberté, il y en avait qui pouvait avoir à se reprocher pas mal»... L'attente est longue, il s'occupe comme il peut pour tuer le temps... 31 octobre. Les mises en liberté se font très rares : «Il en est venue une hier soir. Mais le nombre des heureux n'était pas grand. Il y en avait tout juste un. Tu comprends que si cela dure ainsi nous en avons bien pour dix ans»... Le froid rigoureux de l'hiver approche; mais il ne perd pas espoir, «puisqu'ils n'ont rien à me reprocher que veux-tu qu'ils me fassent en attendant ils me font faire de la prévention et de la pénible je t'assure»... De nouveaux prisonniers sont arrivés à bord : «On nous en assure cinquante autres c'est plus que des mises en liberté»... 22 décembre. Il vient d'apprendre la mort de son grand-père, qui lui assure une succession d'environ 20000 francs, et se laisse aller à la rêverie en imaginant le voyage qu'il entreprendra une fois libre, «pour me remettre un peu des misères que j'ai eues à souffrir»... Il a entendu dire qu'un non-lieu devrait bientôt être délivré pour tous ceux sur lesquels ne pèse aucun délit de droit commun : «C'est une nouvelle espérance que j'ai accueillie avec joie» mais il craint d'espérer une nouvelle fois en vain

Auction archive: Lot number 275
Auction:
Datum:
20 May 2014
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
contact@ader-paris.fr
+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
Beschreibung:

COMMUNE DE PARIS. 7 L.A.S. d'Eugène Benoist, septembre-décembre 1871, à son ami Delcourt; 30 pages in-8. Intéressante correspondance d'un déporté. Probablement arrêté par erreur avec les Insurgés, Benoist est déporté à l'île d'Aix et enfermé dans les cales de la frégate La Foudre, d'où une partie de ses Lettres sont écrites. Il est ensuite conduit à l'île d'Oléron en rade des Trousses, attendant inlassablement l'heure de sa délivrance. La vie des captifs à bord est ennuyeuse et les mises en liberté sont rares...{CR} À bord de La Foudre 2 septembre 1871. Les interrogatoires ont commencé : «On espère cependant beaucoup une amnistie pour le 4 septembre; mais, je ne m'y attends pas, et puis étant innocent je n'ai nullement besoin d'amnistie»... Il essaie de ne pas perdre espoir... 26 septembre. Il se remémore avec nostalgie quelques souvenirs avec ses amis, «ce bon temps que nous avons passé côté à côté, [...] les combats auxquels nous avons échappé, nos luttes avec ces gueux de Prussiens. Puis encore précédant tout cela, cette parfaite amitié qui nous unit tous les cinq et qui nous fit traverser tous ces événements la main dans la main, la gaieté constante au coeur»... Il est interrogé depuis une vingtaine de jours : «Je m'attends à être mis en liberté d'un moment à l'autre»... 5 octobre. Il s'ennuie beaucoup à bord de la frégate : «Je te l'assure, j'aurais de beaucoup préféré la visiter en amateur »... Ils ont reçu la veille une visite de la haute police «qui venait reconnaître son gibier»; il a dû passer devant le chef de la sûreté... En rade des Trousses 22 octobre. Il vient d'arriver dans la rade : «je préfère ce paysage d'ici, à celui que nous venons de quitter. Nous sommes plus près de terre, à quelques mètres d'Oléron»... Voilà plus de six semaines qu'il a été interrogé et toujours rien de nouveau : «J'en suis bien ennuyé, je n'en suis pas inquiet car parmi ceux que j'ai vus remettre en liberté, il y en avait qui pouvait avoir à se reprocher pas mal»... L'attente est longue, il s'occupe comme il peut pour tuer le temps... 31 octobre. Les mises en liberté se font très rares : «Il en est venue une hier soir. Mais le nombre des heureux n'était pas grand. Il y en avait tout juste un. Tu comprends que si cela dure ainsi nous en avons bien pour dix ans»... Le froid rigoureux de l'hiver approche; mais il ne perd pas espoir, «puisqu'ils n'ont rien à me reprocher que veux-tu qu'ils me fassent en attendant ils me font faire de la prévention et de la pénible je t'assure»... De nouveaux prisonniers sont arrivés à bord : «On nous en assure cinquante autres c'est plus que des mises en liberté»... 22 décembre. Il vient d'apprendre la mort de son grand-père, qui lui assure une succession d'environ 20000 francs, et se laisse aller à la rêverie en imaginant le voyage qu'il entreprendra une fois libre, «pour me remettre un peu des misères que j'ai eues à souffrir»... Il a entendu dire qu'un non-lieu devrait bientôt être délivré pour tous ceux sur lesquels ne pèse aucun délit de droit commun : «C'est une nouvelle espérance que j'ai accueillie avec joie» mais il craint d'espérer une nouvelle fois en vain

Auction archive: Lot number 275
Auction:
Datum:
20 May 2014
Auction house:
La Maison de Vente Ader
3, rue Favart
75002 Paris
France
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+33 (0)1 53407710
+33 (0)1 53407720
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